Je déteste les conseils. Je déteste en donner et je déteste en recevoir. Il y a quelque chose de graveleux dans le conseil, on dirait un vieux sex-toy qu'on essaie de vous refiler, et vous sentez bien au moment de vous en servir qu'il n'a en fait jamais servi, mais bon aïe trop tard. Non, je plaisante, j'adore les conseils, j'adore en donner (je me doute qu'ils ne seront pas suivis) et j'adore en recevoir (je les oublie presque instantanément), donc, en voici cinq, comme autant de doigts prélevés sur une main qui par ailleurs peut aussi gifler et caresser, c'est selon.
1.
Lisez le texte à traduire comme s’il était déjà
traduit (et donc ne résistait pas, feignait d’ignorer ce qui l’attend)
2.
Lisez le texte à traduire comme si c’était une
partition (laissez-le fredonner)
3.
Traduisez le texte à tâtons, sensuellement, doigts
en avant, tête un peu penchée, en marmonnant les notes que réveille le clavier
4.
Retravaillez votre traduction avec une ferveur
millimétrique – comme pour l’affinage d’un orgasme – afin que le texte rêve
qu’il retourne dans sa langue d’origine
5.
Lisez et relisez votre traduction comme si vous
veniez de la découvrir enfouie dans du sable – soufflez aux bons endroits,
grattez là où il faut, n’hésitez à passer la langue autour des contours pour
qu’elle respire
Ai bien pensé à vos billets en écoutant aujourd'hui cette émission :
RépondreSupprimerhttp://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-1ere-partie-andre-markowicz-la-traduction-est-un-exercice-de-reconnaissance
Oh! que vous êtes généreux de prodiguer tout cela
RépondreSupprimer«à tâtons, sensuellement... » -- il n'y a pas d'autre bonne manière, qu'on se le dise!
Claudio
He started the “objectification is not kosher” campaign because he found portrayals of Orthodox Jews in the media misconstruing his community’s views on modesty and sex BDSM
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