mercredi 28 octobre 2015

Cinq conseils de traduction (en guise de sex-toys)


Je déteste les conseils. Je déteste en donner et je déteste en recevoir. Il y a quelque chose de graveleux dans le conseil, on dirait un vieux sex-toy qu'on essaie de vous refiler, et vous sentez bien au moment de vous en servir qu'il n'a en fait jamais servi, mais bon aïe trop tard. Non, je plaisante, j'adore les conseils, j'adore en donner (je me doute qu'ils ne seront pas suivis) et j'adore en recevoir (je les oublie presque instantanément), donc, en voici cinq, comme autant de doigts prélevés sur une main qui par ailleurs peut aussi gifler et caresser, c'est selon.

1.     Lisez le texte à traduire comme s’il était déjà traduit (et donc ne résistait pas, feignait d’ignorer ce qui l’attend)

2.     Lisez le texte à traduire comme si c’était une partition (laissez-le fredonner) 

3.     Traduisez le texte à tâtons, sensuellement, doigts en avant, tête un peu penchée, en marmonnant les notes que réveille le clavier

4.     Retravaillez votre traduction avec une ferveur millimétrique – comme pour l’affinage d’un orgasme – afin que le texte rêve qu’il retourne dans sa langue d’origine

5.     Lisez et relisez votre traduction comme si vous veniez de la découvrir enfouie dans du sable – soufflez aux bons endroits, grattez là où il faut, n’hésitez à passer la langue autour des contours pour qu’elle respire

3 commentaires:

  1. Ai bien pensé à vos billets en écoutant aujourd'hui cette émission :

    http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-1ere-partie-andre-markowicz-la-traduction-est-un-exercice-de-reconnaissance

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  2. Oh! que vous êtes généreux de prodiguer tout cela

    «à tâtons, sensuellement... » -- il n'y a pas d'autre bonne manière, qu'on se le dise!

    Claudio

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  3. He started the “objectification is not kosher” campaign because he found portrayals of Orthodox Jews in the media misconstruing his community’s views on modesty and sex BDSM

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