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lundi 20 janvier 2025

Des milliers de ronds dans l'eau : massacre à l'antimigraineuse

Cette semaine, j'aurai par deux fois l'occasion de parler de mon livre Des milliers de ronds dans l'eau (Actes Sud), ou plutôt de le laisser parler. (A vous de voir si venir l'écouter vaut la peine de vous déplacer pour ce que ça dit.)

Tout d'abord, une rencontre à la librairie L'Arbre à Lettres mercredi 23 janvier à 19h.  Les infos? Les voici:



Ensuite, le vendredi 24, une "rencontre" un peu différente: un entretien avec Bruno Blairet à la Maison de la Poésie, à 19h, portant le titre rassurant de "Parler me semble ridicule". Autant vous dire qu'on ne sera pas dans les clous puisqu'il s'agira de monter dans les tours… Les infos? Là encore, les voici (et on vous rappelle que c'est payant et sur réservation, parce que le beurre sans l'argent du beurre ça ne nourrit pas sa tartine).


P.-S.: Il y aura d'autres rencontres ailleurs, notamment dans le sud à la mi février (Toulouse, Port-Vendres, Lagrasse), on vous donnera les renseignements en temps voulu…




lundi 14 novembre 2022

mercredi 28 mai 2014

Décapage : revue, corrigée, mais libérée

Ce soir, mercredi 28 mai, à la Maison de la Poésie, la revue Décapage fêtera à 19h son cinquantième numéro (oui, parce que, avant, ces fainéants croyaient qu'on pouvait s'en tirer avec quarante-neuf, qui est vous le savez une position assez compliquée dans le kama-soutra). On a déjà dit ici [bijour, ji m'apel gougeul] tout le bien qu'on pensait (pense encore) de cette revue, laquelle est à la revue Europe ce qu'un film de Romero est à un acte notarié, ceci dit avec un respect égal pour le style foutraque des films de Romero et la sécheresse nickel des actes notariés.
En quoi consistera cette soirée (payante, faut pas déconner), on serait bien mal de vous le dire (mais bon, cinq euros pour entendre dix auteurs lire, y a pire). Ce qu'on peut vous annoncer dorzédéjà c'est que Jean-Baptiste Gendarme a promis de se livrer à un strip-tease métaphysique (et, apparemment, crypto-pudique). Il y aura aussi Monsieur Jaenada qui a une sorte de barbe et de l'humour et que je serais ravi de rencontrer. Des écrivains se succéderont en boitant et grommelant sur scène pour lire ou ânonner leurs textes et retraceront en tremblant le parcours de l'écrivain littéraire, un parcours semé d’embûches et de cacahuètes –  depuis les lettres de refus qu'on sait écrites par des machines jusqu'au Salon du livre où l'on signe des livres au singulier, en passant par les projets avortés que publient tant d'éditeurs, les "rapports avec l’entourage" (?) ou encore "les chefs d’œuvre qu’ils ne parviennent pas à aimer".
Bref, Décapage a décidé de se donner en spectacle, et ma foi c'est un peu comme si vous aviez rêvé que Tel Quel se produisait à Bouglione mais à l'envers. 
Que vais-je fiche dans cette sympathique galère, ne me demanderez-vous pas, tout occupé que vous êtes à commander sur amazon.fr des séries américaines? Eh bien, c'est très simple: j'ai décidé de donner en introduction à cette improbable soirée mon avis sur les revues en particulier et en général, et ce en lisant un texte intitulé (attendez, je cherche dans mon ordi…), un texte intitulé: "A quoi serviraient les revues si elles n'existaient pas?"
Bon, on vous a prévenus. Cette soirée ne devrait pas avoir lieu. La police est contre, le clergé est contre, la SPA est contre, le Musée de Pierre-Moussot de Bergerac est contre. Nous allons devoir nous battre et résister. 
ET S'IL FAUT  DÉCAPER,
TUDIEU,
NOUS DÉCAPRONS.
En outre, si vous allez sur le site de la Maison de la Poésie, vous pourrez lire cette phrase qui ressemble je vous l'accorde à une menace :
"Après les lectures, auteurs, abonnés et lecteurs pourront se rencontrer dans une ambiance conviviale." 
C'est le moment de vous pencher sur l'expression "à vos risques et périls". A bon entendeur, salut et à tonite.

mercredi 2 avril 2014

De l'éducation des Volkswagen: Boucher au volant


Pour leur résurrection, les éditions Le Nouvel Attila nous proposent un texte à la fois virtuose et poignant, où la mécanique rejoint l’organique dans la célébration d’un deuil impossible : Comment élever votre Volkswagen, de Christopher Boucher. Si j’étais critique littéraire (et pressé), je dirais que c’est L’écume des jours revu et corrigé par Ben Marcus, mais pourquoi aller aussi vite, la besogne ne fait que commencer. Il était une fois un narrateur dont le père venait de succomber à une crise cardiaque et qui, pour surmonter cette épreuve, décida d’avoir un fils, et plus précisément une Volkswagen modèle 1971. Le père a été attaqué par un Arbre à Infarctus et son fils cherche à réparer vainement la douleur générée par cette agression. Il s’invente donc un rejeton, une Coccinelle, et ça semble une bonne idée, les voitures ne meurent pas, elles, elles tombent parfois en panne, c’est vrai, mais on peut toujours les réparer, d’ailleurs il existe des manuels d’entretien, il suffit de les compulser, et c’est ce que fait le narrateur, et nous avec, puisque le roman lui-même se présente sous la forme fallacieuse et inventive d’un manuel, d’un guide de survie de la Volkswagen, qui est une voiture un peu fofolle, comme chacun le sait, mais doté d’un bon fond et de solides suspensions. A quoi marche un fils-voiture ? Il carbure aux histoires, bien sûr !
« J’ai élevé une Volkswagen, de nouveau-né jusqu’à son débridage complet, je l’ai conduit dans tout l’Ouest du Massachusetts, ensemble nous avons connu toutes les pannes, sur presque toutes les pages. J’ai combattu les nouvelles et la nature, je lui ai raconté des secrets, puis j’ai retiré ces mêmes secrets de ses filtres, je l’ai appareillé pour les voyages en mer et pour la guerre. »
Bien sûr, la lecture de ce roman nécessite un certain apprentissage, sans quoi ça serait moins drôle, convenez-en. Il faut apprendre à conduire le livre, qui est un enfant mais aussi un véhicule, et qui donc est gage de transports en tout genre (pas toujours de repos, hein).  Le langage, heureusement, aime la mécanique, et Christopher Boucher (secondé dans la version française par l’épatante aisance du traducteur, Théophile Sersison) sait trouver les mots qui expliquent et combattent les maux : il sera donc question, tout au long du trajet de ce livre épris d’embardées, de livremoteur, de livroter, de fermaillerie, dé déboulosion, de câbles matinaux, de bobine mémoire, de volant d’inertie, de cœurmoteur, etc.
La force du livre, outre son inventivité langagière, consiste à échapper aux ruses de la mécanique. Boucher ne plaque rien, ne procède pas par simples équivalences et translations, tantôt le fils est un fils, tantôt c’est une voiture (et un fils), tantôt un livre avide de récits, on avance sur un terrain mouvant, mais pas traître, car l’on comprend vite que ce rejeton de ferraille et de récits est là pour détourner le chagrin de son créateur, qui en perdant son père se retrouve orphelin, donc fils à sens unique, attention aux dérapages. Il naît de ce flottement, de cet éparpillement des affects sous couvert de mécanique salvatrice, une tension permanente, à la fois drôle et triste, comme si, sous le texte écrit par Boucher, palpitait un autre texte, plus profondément endeuillé, de même qu’un cœurmoteur irremplaçable pulse sous la carrosserie attendrissante du fils-bolide. De là une magie permanente, une musique incessamment surréaliste, et un lien jamais rompu avec le lecteur, un dialogue tordu mais attentif, qui fait que nous gobons tout, et que ce qui à première vue semble relever de la fantaisie la plus débridée finit par s’inscrire dans la poignante logique d’une leçon de vie. L’homme peut-il tomber en panne ? Et si oui, que faire ? Les stratégies d’évitement son nombreuses, mais aucune n’empêchera le filtre du souvenir de s’encrasser ou la pompe à récits de s’engorger :
« Comme je l’ai dit, conduire une Coccinelle est un acte de lecture : vous voyez une histoire (la route) et vous réagissez (pédale narrative, embrayage de scène, feuille-volant). Si vous vous y prenez bien, c’est vous qui allez déterminer votre vitesse, votre direction et votre attitude. Votre boulot est de faire attention aux règles de circulation (les panneaux), et de bien surveiller où vous êtes et vous espérez allez. »
Alors n’hésitez pas : tombez dans le panneau. Roulez en Boucher.
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Christopher Boucher, Comment élever votre Volskwagen, traduit par Théophile Sersiron, éditions Le Nouvel Attila (parution le 10 avril)
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INFO: Soirée "carte blanche" consacrée au NOUVEL ATTILA  le vendredi 4 avril à 19h à la Maison de la Poésie — c'est mieux de réserver. Il y aura des lectures, de la musique et des surprises! Avec la participation de Jörg Stickan, Henning Wagenbreth, Frédéric Pierrot et Sophie Quetteville.

vendredi 14 mars 2014

Ce soir, on ouvre le BAL !

Autrefois il y avait du bal comme s'il en pleuvait, du musette en veux-tu en voilà, du costumé pour mieux danser, il fallait un carnet, une grande salle et des souliers à toutes épreuves. Il était temps que ça change. Désormais, il existe le BAL. Autrement dit: le *Bureau des Activités Littéraires*.

Le BAL, telle l'hydre et les pyramides, fonctionne en triade: trois fondatrices, trois modes d'existence. Créé par Sally Bonn(1), Nathalie Lacroix(2) et Lola Créïs(3) [cf. bios infra], le Bureau des Activités Littéraires existera sous forme de rencontres, d'un site et d'une revue papier. Le principe: imaginer un laboratoire vivant à trois dimensions, confié à des "chefs de rubrique" (artistes, écrivains, etc.), permettant de rendre en compte d'un travail en cours, d'un work in progress. Pour cela, le trio Bonn/Lacroix/Créïs a conçu un missile intergalactique à géométrie variable : Numéro Zéro —:::
"Numéro Zéro est une revue à ciel ouvert se présentant sous trois formes : public, ligne, papier. Numéro Zéro s’intéresse à l’écriture comme processus de travail, en amont de sa formalisation définitive et sous toutes ses formes – de la poésie aux arts plastiques. C’est un laboratoire de création qui invite des écrivains et des artistes à participer pendant un an à des rencontres publiques mensuelles, à un site internet, à une revue et à prendre en charge une rubrique dans chacun des formats."
La première rencontre en public de Numéro Zéro aura lieu ce soir, vendredi 14 mars, à 20h à la Maison de la Poésie avec les chefs de rubrique : Luc Bénazet et Benoît Casas. Pour cette première soirée de NUMÉRO ZÉRO, Luc Bénazet et Benoît Casas déclineront le titre de leur rubrique, "Deux", en invitant Deborah Lennie (voix, piano, sons) et Patrice Grente (contrebasse, electronics, objets) à partager la scène avec eux, pour des duos multipliés, en déployant les possibilités offertes par le texte, la voix et la musique improvisée. Ce sera la première, et « la seule fois » qu’ils se retrouveront sur scène ensemble pour cette création. Durée : 1h. La performance sera suivie d’une dégustation de vins en partenariat avec R2Vins.

La prochaine rencontreComment c'est / Commencer ::: un livre – aura lieu le vendredi 11 avril, aux Laboratoires d'Aubervilliers. En tant que chef de rubrique, je présenterai mon travail en cours avec l'aide du comédien Bruno Blairet et du musicien Olivier Mellano (on vous en reparle bientôt).
Vous pouvez également aider le BAL en achetant un mot/une syllabe/un paragraphe d'un des auteurs – télécharger le protocole ici si ça vous intéresse.
A ce soir!


(1)
Sally Bonn —Docteur en esthétique, ses travaux portent sur la dimension poïétique de l’écriture dans le champ artistique à partir de la notion de dispositif. Elle enseigne la philosophie de l’art et l’esthétique à l’École supérieure d’Art de Lorraine, à Metz, depuis 2006, où elle co-dirige le Centre de recherche I.D.E. (Image/Dispositifs/Espace) et la revue Le Salon de l’ÉSAL. Chargée de cours en philosophie de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, UFR 04, depuis 2006. Elle a enseigné la philosophie de l’art et l’esthétique à l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille-Luminy de 1993 à 2006 et a été rédactrice de Galeries Magazine de 1993 à 1994. Elle est également commissaire d’exposition. Elle a publié différents textes dans des catalogues d’artistes et des revues et deux essais aux éditions de La Lettre Volée : L’expérience éclairante. Sur Barnett Newman (2005) et Les paupières coupées. Essai sur les dispositifs et la perception esthétique (2009).
(2)
Nathalie Lacroix — Elle a créé en 2004 avec Renny Aupetit la librairie Le comptoir des mots (Paris 20ème) qu’elle a codirigé jusqu’en décembre 2012. Elle a aussi contribué à la création et été présidente de l'Association Librest (www.librest.com), qui réunit 8 librairies de l'Est parisien. De 2004 à 2012, organisation d’une à deux rencontres par semaine avec des auteurs et des éditeurs au Comptoir des mots et mise en place de deux résidences avec des poètes dans le cadre du programme de résidence d’écrivains en Ile-de-France. Elle contribue aussi bénévolement à la vie littéraire et culturelle : membre du Comité des résidences d’écrivains en Ile-de-France (2009 à 2012), animation de cafés littéraires au Festival America (Vincennes), participation avec Jean-François Munnier au Salon des Indiscrets, comité de lecture du Festival Concordan(s)e et au comité de sélection de la Fondation E.C.Art-Pomerat depuis 2010. Depuis janvier 2013, elle s’attache à promouvoir, mettre en lumière, développer des événements culturels.
(3) Lola Créïs —Née le 8 février 1985 à Paris. Études de lettres et travaux de recherche sur les œuvres de Bernard Collin et Pierre Reverdy. Collabore à diverses revues dont CCP, Ligne 13, et le magazine Elle. Lectrice pour une maison d’édition. Publication de son premier livre, suite à une résidence de trois mois avec le Centre International de Poésie Marseille : Dix-sept portraits de mes oncles, cipM, collection « Le Refuge en Méditerranée », cipM, mars 2013.  Dans le cadre de son travail auprès de Valère Novarina (secrétaire personnelle de 2009 à 2013), Lola a été amenée à collaborer à l'organisation de nombreux événements en France et à l'étranger, avant de poursuivre de manière indépendante comme chargée de mission sur des projets ponctuels, et récemment plus particulièrement au Maroc (Correspondances de Tanger, Colloque À Tanger).

lundi 14 octobre 2013

Quand la langue déborde

Demain mardi 15 octobre, à 20h,  je participerai à une rencontre croisée avec l'écrivain américain Percival Everett à la Maison de la Poésie (passage Molière, 157 rue Saint-Martin, 75003) – l'ami Percival  était d'ailleurs ce week-end à Bordeaux pour plusieurs rencontres dans le cadre du festival Lettres du Monde.
La rencontre sera animée par Sophie Joubert. C'est payant: 5€ (mais comme on est deux pour le prix d'un, on peut dire que c'est quasiment les soldes d'automne…). Gratuit si vous êtes adhérent. Le thème: les "débordements de la langue". Voici d'ailleurs le "pitch" concocté par la Maison de la Poésie à cette occasion:
"Déjouer les attentes du lecteur, s'emparer d'un genre pour le faire éclater, pousser le langage à son point de rupture, voilà ce qui lie l'auteur-traducteur Claro et l'écrivain américain Percival Everett. Romancier protéiforme, Percival Everett explore les possibilités offertes par le western, le polar ou l'autobiographie (Effacement, Pas Sydney Poitier, Montée aux enfers) pour en révéler les mécanismes dans un dévoilement toujours empreint d'ironie. Le rapport au langage est sans cesse mis en question, les mots se « cannibalisent », selon l'expression de Claro, lui-même traducteur d'une littérature américaine du débordement (Danielewski, Gass, Vollmann...). L'auteur de Livre XIX, CosmoZ, Madman Bovary aime à emmener le lecteur dans une traversée vertigineuse des lieux et des époques, son écriture explosive explorant les travers de l'âme humaine tout en faisant éclater les conventions romanesques. Dialogue autour de deux écritures hors-normes."
Venez très beaucoup ! (On vous promet de ne pas déborder sur l'horaire.)
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Photo: © Hassen Haddouche