Le Clavier Cannibale
"La poésie se fait dans un lit comme l'amour" (André Breton)
jeudi 30 juin 2022
Que faire de la peur ? (demandait Alejandra Pizarnik)
lundi 13 juin 2022
Toupie or not toupie: quand Albarracin fait des choses à la chose
vendredi 10 juin 2022
Le Nègre du Narcisse est-il soluble dans la censure?
lundi 30 mai 2022
mercredi 4 mai 2022
Vous reprendrez bien un peu de pâte à philo? Direction Nonédition
lundi 11 avril 2022
Quel sens acéré sert la cérémonie?
jeudi 24 mars 2022
Les morts très-pénétrés de Martel
vendredi 18 mars 2022
En ma rivière tortueuse: la pierre jetée d'Ismaël Jude
de temps en temps ça leur prend les hömmes nous coupent la tête s’ils nous décapitent c’est pour faire de la tëte une pierre privée de ce monde et du corps une figurine à leur disposition pour y fourrer leurs vergules, tantôt aventurée dans une mille et deuxième nuit, ou les plis d’une cruelle métamorphose made in Ovide, celle qui parle et endosse mille destins contrariés, endosse et parle aussi la langue des récits qu’elle mutile, et le lecteur peut s’il le veut se plier aux jeux de l’intertextualité – des « sources citées » figurent en fin de volume – mais il est sans doute plus excitant de s’abandonner au flux capricieux de la phrase-Jude, qui mêle les registres, trouant de trémas et lacérant d’accent certaines lettres, afin de chanter d’autres amours que les ritournelles papa-maman. Le livre de Jude – ainsi nourri de légendes et de sangs divers – opère une mue poétique de grande incandescence. Un devenir-femme (ciao Foucault, hello Deleuze) s’est emparé non seulement du texte mais de la matière même des mots, et c’est au prix d’une scansion délirée qu’a lieu sous nos yeux le grand renversement, la mise à nu du verso, l’impérieux « coup de canif » au contrat narratif :
pour l’instant tout cela est dans le tapuscrit et je l’appelle : le minuscrit tout est dans le minuscrit le sacrifice que je vous destine […] ce sera en même temps ce sera d’un seul tenant ce sera simultané ce sera deux-en-un : l’acte-écrit […] une seule et même machine à tuer récit-meurtre : le geste et le texte (fucking fc himself)Grief est bien plus qu’une ingénieuse réécriture de la confession de l’homme-rivière par le père-michel. Bien autre chose qu’une « pierre » de rivière roulée trop de fois dans des eaux philosophiques. Avec ce stupéfiant, cet insolent, ce ravageur Grief, Ismaël Jude brise-et-crée dans un même flux délirant une question exigeant réponse :
je me suis demandé ce que c’était que qu’être une femme j’ai creusé en mon être et j’ai trouvé la colère elle avait toujours été làAprès L’enfant de perdition de Pierre Chopinaud, après La semaine perpétuelle de Laura Vazquez, Grief montre une fois de plus qu’écrire ce n’est pas raconter mais dé-domestiquer la lecture – clouer le bec à l’homme-aux-livres et réveiller en soi la femme sauvage. ¬¬¬_____________________________________ Ismaël Jude, Grief, éd. Verticales, 12,50 euros
jeudi 17 mars 2022
lundi 31 janvier 2022
Vous aimez l'amour? Vous aimez la laine? Vous aimerez amour laine…
Claro, Marc Donikian, Amour laine
Ce quatorzième titre de la collection est à tous points de vue chaud comme la laine, les corps et le flou, charnel et tellurique et même un peu cosmique. Le texte de Claro, après un détour par la philosophie du flou, nous entraîne dans un voyage poétique et érotique qui nous laisse pantoi.se.s.
Couverture deux rabats, impression typographique sur papier Fedrigoni Materica Pitch, avec une reproduction de la photographie en couverture et une seconde sur carte volante à l'intérieur, intérieur un cahier cousu main, impression numérique sur Pop'set ivoire 90 g.
Livré sous sachet cellophane avec une enveloppe assortie (15 € + port).
ISBN 979-10-92910-77-3
Parution : janvier 2022, 15 €
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