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jeudi 15 janvier 2015

Eric Chevillard: le pois des mots

Je suis Chevillard. De près. Je lis tout ce qu'il écrit, et même ce qu'il n'écrit pas. Par exemple, j'ai lu La Modification, que Chevillard n'a pas écrit. C'est dire si je pousse loin la conscience professionnelle. Je lis également son blog tous les matins – j'ai même acheté un ordinateur rien que pour ça. Alors forcément j'ai lu L'autofictif au petit pois, septième saison de l'excellente série "L'autofictif" que diffuse d'Eric Chevillard sur sa chaîne privée.

Disons-le d'emblée:  L'autofictif au petit pois est une "magistrale anatomie de la chute" (Frankfurter Allgemeine Zeitung). Il démarre comme un thriller et dépeint un monde en lambeaux et une époque en plein désarroi. Chevillard "manie l'ironie en virtuose, tout en refusant les facilités du cynisme et du détachement froid. Ses livres, empreints d'humanité, sont toujours traversés par uen fragilité sous-jacente" (The New York Times). Incroyablement maîtrisé, d'un style riche et foisonnant, L'autofictif au petit pois croise brillamment les thématiques romanesques de l'exil et de la mort et traite avec beaucoup de finesse et d'émotion les ambiguïtés entre des êtres déracinés au passé douloureux. A la fois roman choral à la construction savante, servi par une écriture élégante et soignée, et "hymne à l'innocence perdue" (Washington Post), ce superbe texte d'Eric Chevillard, paru aux éditions de l'Arbre Vengeur, "n'a pas son pareil pour plaquer son décor et composer des portraits de personnages originaux, dépassés par la notion de bien et de mal" (L'Express). En brillant causeur, Chevillard manie la plaisanterie, l'anecdote, le mythe mais surtout, en fin stratège, il dévoile tous les artifices des flagorneries, enseigne à se méfier des éloges sucrés, de la fausse franchise et des amitiés hypocrites. C'est donc avec impatience que j'attends l'article élogieux qu'il publiera très certainement, dans le supplément Livres du Monde, sur mon prochain livre à paraître le 13 février aux éditions de l'Arbre Vengeur, livre qui s'appelle Dans la queue le venin. En plus, nous avons le même éditeur cette fois-ci, donc ça ne serait que justice.

Eric – je peux te tutoyer? – sois assuré de ma profonde admiration à l'égard de ton œuvre ainsi que de ma confiance en ton soutien inconditionnel à ma carrière.
P.-S. Es-tu toujours au Crédit Agricole? Ton RIB n'a pas changé?