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lundi 30 septembre 2013

Festival Vo/Vf: l'incontournable intérêt d'y être.

Pierre Assouline, qui était le "parrain" de la manifestation "vo/vf", en ayant donné un compte rendu détaillé et commenté, je ne referai donc pas le bilan du Festival vo/vf qui s'est tenu ce week-end à Gif-sur-Yvette.
En revanche, oui, je répéterai comme Pierre Assouline que ce fut un franc succès, et que ni le temps capricieux ni la géographie un peu "écarté" du lieu – le magnifique Moulin de la Tuilerie – n'ont dissuadé le public de venir nombreux et de manifester un réel intérêt. Il est rare que la première édition d'un nouveau festival se fasse sans couac, et les organisateurs de Vo/Vf peuvent donc être fiers: la réussite était totale (du niveau des interventions à la qualité des repas, tous réalisés par des lecteurs d'exception). Diversité des intervenants, richesse des témoignages et des échanges, le tout dans un lieu cordial, avec une équipe dévouée et dynamique. Le pari était pourtant risqué: imaginer des rencontres sur le thème de la traduction qui ne versent pas dans le colloque ou la superficialité. Le juste équilibre a été trouvé, la traduction servant de tremplin à la découverte du livre étranger, le livre étranger servant d'écho aux problèmes du traducteur. Agnès Desarthe ouvrit d'ailleurs le bal avec un one-woman show aussi drôle que pertinent, qui donna le ton de ces rencontres, jamais guindées, toujours vivantes (Darras en pleine forme shakespearienne, Albert Bensoussan plus souriant que jamais…).

Avis aux institutions (et aux éditeurs) susceptibles d'apporter leur soutien (financier, médiatique, logistique…) dans ce tout nouveau festival qui s'inscrit dans la revalorisation du métier de traducteur: vous pouvez y aller à fond, c'est du solide. Et je ne doute pas que d'ici quelques années, voire quelques mois, le bouche à oreille aidant, nombre de traducteurs n'aient qu'une envie: participer activement à ces rencontres. Rappelons qu'elles sont organisées à l'initiative de deux librairies, l'une à Gif-sur-Yvette, où officient (entre autres) l'excellente Hélène Pourquié et le sensitif Pierre Morize (Liragif), l'autre à Versailles, la Vagabonde, tenue par l'optimiste Sylvie Melchiori. Il faudrait citer également tous les noms de ceux et celles qui ont fait de ces journées un festival hors pair, entre autres l'hyper efficace (et timide) Adeline, mais aussi Gwen, Aurélia et les autres dont je n'ai hélas pas retenu tous les noms mais dont j'ai, comme les autres participants, toujours apprécié le sourire.

Qu'on se le dise: les traducteurs ont enfin leur festival, et c'est un festival de livres et de lecteurs, où l'on a pu constater que le public voulait entendre parler de style, d'écriture, de problèmes de traduction, de rapports auteur/traducteur, etc. La région avait déjà l'habitude des chercheurs scientifiques (avec la présence pas loin du CNRS), elle prendra celle des traducteurs, n'en doutons pas.

A l'année, prochaine donc: de toute nécessité.

mardi 24 septembre 2013

Quand la traduction se fait festival

Un festival de la traduction? Are you kidding? Que nenni. La chose existe désormais, et se tiendra à Gif-sur-Yvette du 27 au 29 septembre au moulin de la Tuilerie, sous l'égide de deux librairies, La Vagabonde et Liragif: le Festival Vo/Vf - Le Monde en Livres.
Citant facétieusement Borges – « II est évident que le traducteur vient après l’écrivain. La traduction est une étape plus avancée» –, les organisateurs de ce festival ont souhaité non pas dresser un piédestal à ce passeur des lettres, mais plutôt s'appuyer sur sa démarche pour mettre en valeur les littératures étrangères.
Le programme, téléchargeable ici, est riche et éclectique. Tout commencera le vendredi en fin de journée par une conférence inaugurale d'Agnès Desarthe, traductrice entre autres de Woolf et Jay Mc Inerney, suivi de la projection du film La femme aux cinq éléphants de Vadim Jendreyko, un documentaire sur la traductrice Svetlana Geier, au parcours aussi cahotique que le siècle défunt (et là je cite ce qu'en dit le site du film – pour la bande-annonce, c'est ):
Svetlana Geier a 16 ans quand son père est libéré des goulags staliniens. Il mourra 6 mois plus tard. 19 ans quand 30’000 Juifs sont assassinés à Babi Yar par une unité spéciale de commandos SS. Elle y perdra sa meilleure amie. Enrôlée par la Wehrmacht comme interprète, elle finira par fuir Kiev avec sa mère en 1943. En septembre, elle est internée à Dortmund dans un camp de travailleurs de l’Est. Son périple se poursuit, fait de grandes souffrances, d'aides silencieuses, de chances inespérées et d'un amour pour la langue qui éclipsera tout le reste. Dès les années 50 elle est reconnue comme brillante traductrice et deviendra rapidement une universitaire de renom dans le domaine de la traduction littéraire.
La samedi, il sera questions des nouvelles voix de l'Inde, de la Russie, de la rentrée littéraire, de la traduction animée, puis de 17h à 19h, le patron du Clavier aura l'honneur d'être "le traducteur à l'honneur" du festival et sera cuisiné par la très pynchonienne Bénédicte Fryd-Chorier sur ses coupables activités.
Le dimanche, des traducteurs causeront de Mario Vargas Llosa, on s'interrogera aussi sur la traduisibilité de la poésie, sur la retraduction des classiques, sur le couple traducteur-auteur, et il y aura même un coup de projo sur les éditions Attila, le tout agrémenté d'un discours de clôture de Pierre Assouline.
On y croisera les écrivains et/ou traducteurs suivants: Christophe Balaÿ, Linda Maria Baros, Nathalie Bauer, Sophie Benech, Albert Bensoussan, Jean-Baptiste Coursaud, Jacques Darras, Johan-Frédérik Hel Guedj, Josée Kamoun, Annick Le Goyat, Annie Montaut, Myriam Montoya, Anne Plantagenet, Jörg Stickan, Anne-Marie Tatsis-Botton, Aurélie Tronchet, Sacha Zilberfarb…

Précisons que le festival Vo-Vf Le monde en livre est gratuit, dans la limite des places disponibles, aussi n'est-il pas inutile de s'inscrire (en ligne, par exemple) afin d'être sûr d'avoir une place à telle ou telle rencontre.