mercredi 6 mai 2015

Deauville: l'Amérique, les traducteurs et l'azur

Allez un peu d'info, dans ce monde qui en manque cruellement (ici insérer un "riant dehors fort").
Du samedi 9 au lundi 11 mai 2015, au Centre International de Deauville, ça va croquer dans la big apple. Et pour cause:
"Le Festival Livres & Musiques 2015 entrainera le public dans un voyage au cœur d’un des plus beaux rêves qui soit : le rêve américain. Deauville, qui vit au rythme du cinéma américain depuis 40 ans, ouvre ses portes aux auteurs et musiciens qui inspirent et influencent tout le paysage culturel actuel : de la beat generation à la nouvelle scène new yorkaise en passant par le Jazz, musique qui a accompagné les évolutions littéraires américaines du 20ème siècle."
Au programme, de nombreuses rencontres et lectures. Pour ma part, ça sera samedi 9 mai, à 16h, le lendemain de l'anniversaire de Pynchon, au Centre international, pour une très conviviale papoterie autour de la traduction – "traduire l'Amérique" – en compagnie de deux excellents collègues et néanmoins amis, l'insubmersible Nicolas Richard (prix Coindreau, traducteur entre autres de Pynchon et Powers, mais aussi l'homme qui est venu à bout de Enig marcheur, le livre mythique de Russell Hoban) et l'impeccable Michel Lederer (prix Coindreau itou, traducteur de Bukowski, Bellow, Doctorow, Rick Moody et j'en passe mais à regret).
Michel, Nicolas, je compte sur vous pour m'empêcher de dire des conneries du genre: "La traduction est à la littérature ce que le minotaure est à la vache sacrée".

Tout le programme est en consultation libre et obligatoire ici. Parmi les nombreux invités, il y aura le chamanique Pacôme Thiellement, Greil Marcus, Lydie Salvayre, Sapphire, Renata Adler, Sylvain Prudhomme… (Il y aura aussi Douglas Kennedy et Philippe Djian, mais je ne dis jamais de mal des gens le mercredi, et de toute façon ce n'est pas en améliorant la bougie qu'on a inventé l'ampoule.)

Donc, si vous habitez Deauville ou y passez ce week-end, n'oubliez pas nos amis les livres et nos camarades les écrivains. Il fera 17°, et quant aux rares averses prévues le samedi, je vous rappelle que les rencontres ont lieu dans un endroit doté d'un toit. En outre, les armes de Deauville se blasonnent ainsi:
"D'azur au pal d'argent chargé de trois tours crénelées de gueules et accompagné de pattes de lion d'or mouvant des flancs de l'écu, deux à dextre en barre et deux à senestre en bande ; cousu au chef de gueules chargé d'un léopard d'or armé et lampassé d'azur."
Lampassé d'azur: ma foi, ça vaut aussi pour les traducteurs, non? (Et là, tout un chacun d'aller chercher le sens de ce mystérieux "lampassé"…)

2 commentaires:

  1. Vous y retrouverez vos pairs et rien ne se dira du destin des maladies orphelines, bel endroit , non loin, Cabourg son grand hôtel en manque de votre mémoire cultivée: qui y écrit quoi, quels fantômes errent dans ces couloirs que pour ma part je n'ai pas parcourus; printemps plus que frais, cieux normands changeants, tourments.

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  2. à propos de minotaure (et à défaut de vache sacrée) jetez donc un oeil, sinon les deux, au livre de Phillipe Bollondi "Ariane dans le labyrinthe" (Le nouvel Attila)
    c'est même pas trop mal écrit, truculent, voire parfois franchement drole, cela se lit bien avec entrain
    et on y retrouve tous les personnages du mythe (revisité, voire relifté)
    Dédale (le vieux conseiller), Minor le roi (vieillissant) et ses dex filles
    Phèdre (au physique que racine ne nous a pas - ou trop peu - montré)
    Ariane (non plus le physique, mais le désir)
    les deux soeurs, qui bien sur se détestent
    Thésée bodybuildé à souhaits, mais peut être un peu mol du croupion
    et surtout Boniface (qui n'était pas dans la distribution originale, mais rajouté par son agent littéraire)
    (c'est le distributeur de tickets - factotum - du labyrinthe), place primordiale dans le livre
    Hyppolite (le fils de Thésée) mais la filiation reste incertaine dans le livre, par contre il a une place à part dans la relation de Thésée avec Phèdre (c'est à découvrir)
    ah j'oubliais, le Minotaure (pour faire référence à un ancien président français dans le symbole du monstre)

    le tout en trois parties (les trois unités) + l'unité de lieu (le palais de Minos)
    donc un livre pas du tout classique (je dirais même à ne pas mettre entre toutes les mains - surtout les 2 en même temps -)

    et de plus cela n'a pas (encore) été traduit (mais cela en vaudrait la peine)

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