Ami lecteur, il est bon d'exercer ta sagacité. Nous te proposons aujourd'hui un petit jeu, simple mais efficace. Tu vas livre un extrait de livre, puis tu devras cocher la bonne réponse. Tu verras, ça ne prend pas beaucoup de temps, c'est distrayant, amusant, et même peut-être drôle. Allez, c'est parti? Donc: sauras-tu trouver de qui est l'extrait suivant:
"J'ai demandé en ville s'il y avait des soins de massage à domicile. Mais oui, et la voici : c'est Ada. Elle vient deux fois par semaine, en fin d'après-midi, à 19 h 30. Elle a 40 ans, c'est une petite brune aux yeux bleus, une Piémontaise un peu forte, rieuse, puissante, légère. Elle connaît les corps, elle a du génie. Des pieds à la nuque, recto, verso, elle s'approprie tout, pénètre tout, tout de suite. Je m'offre à elle, je ne lui déplais pas, au bout de la troisième séance elle m'embrasse et se plante sur moi, et voilà. C'est un peu cher, mais j'ai pris la précaution d'augmenter son prix. Elle est très experte, un vrai médium, c'est le massage complet ni vu ni connu, rien ne s'est passé, fougue et délicatesse. Elle se fait plaisir, et on parle très peu, c'est mieux."
Réponse 1: Philippe Sollers, Médium, Gallimard
Réponse 2: Tiffany Reisz, Les profondeurs du plaisir, éd. Harlequin
Bon, allez, moi je tente Sollers, de toutes façons je ne connais pas Tiffany Reisz et je crois que je n'ai jamais lu un ouvrage de la collection Harlequin, du coup je n'ai pas trop le choix !
RépondreSupprimerBon, allez, moi je tente Sollers, de toutes façons je ne connais pas Tiffany Reisz et je crois que je n'ai jamais lu un ouvrage de la collection Harlequin, du coup je n'ai pas trop le choix !
RépondreSupprimerUn peu hard pour Harlequin, non? Enfin, je dis ça, je ne dis rien, il y a très longtemps que je n'en ai pas lu...
RépondreSupprimersi les Harlequin sont toujours ce qu'ils étaient à l'époque de ma grand-mère (lorsqu'ils s'appelaient Delly et Max du Veuzit), je vote catégoriquement pour Sollers.
RépondreSupprimerJamais un roman rose ne "pénètre tout, tout de suite" ;-)
C'est Sollers, Nora Roberts Sollers pour sûr
RépondreSupprimerCher Claro,
RépondreSupprimerJe me permets de faire un couper-coller d'une lettre qu'adressa Guy Debord en son temps (février 1991) à François Bott, alors directeur du "Monde des livres", reproduite dans "Un cavalier à la mer" de Gérard Guégan ; comme vous m'avez fait beaucoup rire, j'espère à mon tour vous procurer, à vous, ainsi qu'aux lecteurs de votre blog, quelque agrément.
Bien à vous.
Monsieur François Bott,
Depuis quelque temps, et avec une insistance désobligeante, je constate que mon nom revient dans les colonnes de votre supplément dit "littéraire", en particulier sous la signature d'un certain Philippe Sollers. Il y a trente ans que nous avons dénoncé les manoeuvres de cet arriviste, qui s'épuise en contorsions intellectuelles à vouloir prouver à trois ou quatre imbéciles qu'il est un "grand écrivain". Vous êtes le directeur supposé de ces pages ? L'anecdote retiendra que c'est avec votre complicité et par lâcheté que vous aurez permis à ce paon, et au reptile Savigneau qui en couvre toutes les manoeuvres, de s'autopromouvoir (rien moins que trois articles dans votre dernier numéro) aussi indécemment aux yeux de tous.
Il a récemment lu quelques lignes de moi ; il tient donc à le faire savoir et par là, de nouveau, à s'approprier des thèses à l'élaboration desquelles il n'eut jamais la moindre part et lui sont de plus, totalement étrangères. De ce qu'il s'est accordé, le droit de rendre compte de mon dernier livre, et tirant profit de mon silence, croit-il donc que sa malfaisance restera à jamais impunie ? Ce n'est qu'une merde, et vous verrez que je l'écraserai bientôt, comme il se doit, sous mon talon.
Mais je ris. Car la domination spectaculaire, c'est justement cela : cette soi-disant "Fête à Venise", qui s'autoproclame comme l'agent le plus performant de sa dénonciation, et qui est pour l'heure la marchandise la plus tocarde et la plus vide de sens qui soit : à force de remplissage et de bla-bla, rien que par l'ennui qu'elle engendre dès les deux premières lignes, elle implose d'ailleurs elle-même, simple pet du néant. Et son auteur, pur produit d'une médiatisation forcenée, de s'afficher comme l'être le plus spectaculairement dépourvu de toute substance... Le renversement est là : le monde de la marchandise littéraire frôle son accomplissement et accélère sa décomposition en produisant une marchandise fallacieuse, censée en dénoncer le mécanisme, laquelle est justement la plus nulle et la plus innoffensive qui soit. Mais pour qui sait lire, rien d'autre n'est à déchiffrer que l'absolue nullité du subterfuge.
Publiez cette lettre ou suicidez vous : l'un ou l'autre de ces moyens vous permettra sans doute d'échapper au déshonneur.
Guy Debord
bein moi j'aimerais juste savoir où le chef del blog en est de la traduction (si traduction il y a) du "plus beau livre du monde" ? bonne soirée
RépondreSupprimerAh ! Merci pour ces quelques lignes ! Le vocabulaire, la syntaxe, le rythme, la poésie... tout cela est le signe d'un grand écrivain ! Je vote donc... Tiffany Reisz... (malheureusement et fort injustement tombée quelque peu aujourd'hui dans l'oubli.)
RépondreSupprimerBruno Lemaire???? de l'ump?
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