lundi 14 septembre 2015

Deux revues pour bien commencer la semaine

J'ai publié il y a peu deux textes dans deux revues différentes, ce qui m'incite à vous causer un peu desdites revues. Tout d'abord, Noto, revue culturelle gratuite dont s'occupent entre autres Alexandre Curnier et Julien Brocard, et qui a pris comme motif pour son numéro 2 la notion de "sauvage" – j'y  signe un texte intitulé "L'impensé sauvage et les équarrisseurs en tergal", texte qui s'interroge sur ce qui est sauvage en littérature, en partant du postulat suivant, clairement mâtinée de mauvaise foi, certes, mais la mauvaise foi est un chouette moteur parfois pour faire bouger les lignes et décaler les interrogations:
"Pourquoi la littérature serait-elle sauvage, elle qui baigne dans l'immense cimetière de la domestication linguistique? Depuis quand hurle-t-elle, cramponnée à une liane rebelle au fond d'anthologies envahies par de paisibles ronces régulièrement taillées? En elle, en apparence, rien de fauve, si peu en vérité de déchaînement."
Toujours dans ce dossier, vous trouverez une nouvelle de l'immense écrivain uruguayen, Horacio Quiroga, "La demoiselle lionne", traduit par François Gaudry; une réflexion sur la survie des langues mortes; un texte de Jean-Louis Gaillemin sur la maison de Malaparte; un texte de Serge Fauchereau sur Céline Arnauld grande oubliée dadaïste, suicidée de la société. Bref, un numéro impeccable, paru en juillet, et qu'on peut trouver dans les bonnes librairies. 

Deuxième texte, deuxième revue, cette fois Hippocampe, n°12, paru également cet été. Hippocampe paraît deux fois par an et confronte essais, entretiens, textes de création, poésie, documents… Elle est entre autres animée par David Collin, basée à Lyon et d'une facture remarquable. Vous y trouverez des textes de Collin, Frank Smith, J.-C. Bailly, Christian Garcin; il y a aussi un bel hommage à Tarkovski signé Ilma Rakuza. Un dossier est consacré à la météorologie, mais rassurez-vous, il n'y est pas question du temps qu'il fait, ça plane nettement plus haut, comme ces nuages politiques et pasoliniens dont nous parle David Collin. Quant à moi, je réponds à des questions de Julien Sanchez Galvan au sujet de La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski. 

(Et sinon, on vous rappelle que s'il y a bien un livre magnifique à lire en cette "rentrée" c'est Cordelia la guerre, de Marie Cosnay, aux éditions de l'Ogre.)


1 commentaire:

  1. Bonjour Claro, je tombe là-dessus sans avoir pris le temps de vous lire depuis le 31 et ce pauvre Christ en paille pourtant couronné d'épines sans qu'il soit offert d'imaginer les clous cependant que ces intéressantes pensées sur ce qui nous habille comme un prêt à porter décliné dans toutes les directions et s'offrant à nos goûts des plus sensiblement cultivés jusqu' à la limite inférieure du spartiate en déshérence ne lasse de poursuivre son édifiant travail de camouflage de nos secrètes dimensions en les explorant patiemment résolument pour parfaire et satisfaire cette fraction de l'humanité en route vers un hypothétique heureux dénouement.

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