C'est l'histoire de cinq types qui ont abusé sexuellement d'une jeune femme handicapée mentale et qu'on relaxe purement et simplement. On serait tenté de poser la question suivante: comment se fait-il? La décision du juge repose sur la conclusion suivante:
"La conscience de l'absence de consentement de la victime n'est pas établie."
Pardon? Il y a viol quand il n'y a pas consentement, là-dessus je crois que tout le monde est d'accord. Mais voilà qu'il existe désormais une subtilité: il ne suffit pas qu'il n'y ait pas consentement, il faut également qu'il y ait conscience du non-consentement.
Pardon? Si vous ne consentez pas, ça ne suffit pas, il faut que vous fassiez clairement comprendre à l'autre (ou les autres) que vous ne consentez pas, afin qu'ils en aient conscience. Parce que, allez savoir, si ça se trouve, vous simulez le consentement. Du coup, on peut penser que vous simulez aussi le non-consentement. Vous suivez?
Pardon? Pourtant, la jeune femme en question, sommée par son petit ami de faire des pipes à ses quatre comparses, a refusé. Mais elle n'a pas dû refuser assez clairement pour que ces joyeux drilles aient conscience qu'elle refusait de se livrer à cette farandole de pipes. En outre, la jeune femme en question est décrite par les experts psychiatres comme "handicapée mentale" et "dotée d'un QI d'un enfant de six ans". Mais les cinq types, eux, qui ont suppose-t-on un QI correct, sont incapables d'accéder à la conscience du non consentement de leur victime, qui du coup à leurs yeux n'est pas une victime. Ou bien une "victime consentante" – on n'est plus à une aberration près, apparemment…
Pardon? Gageons que si on leur annonçait qu'ils sont accusés de pédophilie, ils seraient les premiers étonnés. Mais le pire, c'est cette déclaration faite par un des relaxés – le terme est plus qu'approprié…– lors de l'audience. C'est une phrase incroyable, qu'il faut lire et relire pour en saisir toute la subtilité sémantique et syntaxique:
"Elle s'est sentie légèrement un petit peu obligée."
Phrase-monstre, où la (fausse) conscience du coupable tente de s'approcher de la (vraie) conscience de la victime. Phrase qui, effectivement, rend complexe la conscience de l'absence de consentement, puisque l'autre est perçue comme "se sentant obligé" – la perception comme ersatz de conscience?.
Se sentir un peu obligé: ces quelques mots semblent sédimenter à eux seuls la conception que l'homme se fait de la femme. Quant à ce "légèrement", qui cherche à moduler, nuancer, il exige une sacrée absence de conscience pour qu'on consente à le prononcer.
La balance de la Justice est comme qui dirait tarée...
RépondreSupprimerJe pense que ce juge mérite le sort que Brassens lui fait subir dans le Gorille...
RépondreSupprimerHeureuse idée !
SupprimerSacrée analyse Claro, merci !
RépondreSupprimerEn pleine discussion là-dessus... Même s'il s'en trouve encore pour faire les malins avec des précisions juridiques, on est tous complètement révulsés par ce... ce "truc" (y a pas de mots !).
RépondreSupprimerEt donc les personnes vulnérables ne sont pas protégées ... Quelle ignominie ...
RépondreSupprimerA croire que le non consentemet ne fut pas assez éclairé. Ce qui en l état de l affaire ne semble pas fondé a u plan juridique et médicale.
RépondreSupprimerO.D. expert psychiatre aupres du Tp
Le handicap incluant une faille congénitale qui lézarde la personnalité par déficit, les juges auraient pu conclure à l'abus de faiblesse. Sur cette base exploitée très souvent à d'autres fins que sexuelles, existe-t-il une loi qui s'étend jusqu'aux parties de culs élémentaires ou rudimentaires? Les handicapés de toutes sortes sont par jurisprudence des personnes qui font plus et mieux avec une économie de moyens qui laisse rêveur en ces temps de crise économique et alimentaire, ils mangeraient mieux en grande quantité sans un regard pour la qualité des produits consommés, sans souffrir le moins du monde de cette misère essentielle qui les prive de toute évidence de sensations et sentiments.
RépondreSupprimerBon, et après ? Elle se sentait comment ? Comment on se sent après... Victime, Mal, Foutue, et tout ce qui touche au too much ne serait-il pas plus éclairant que le problème du consentement, (trop facile, le coup du consentement.)
RépondreSupprimeraux Etats-Unis en 2007 un juge a demandé à une victime d'un viol de ne pas utiliser le mot "viol" mais "relations sexuelles" ("sex"), car le terme condamnait d'avance l'accusé (présumé innocent jusqu'à preuve du contraire)... (source: http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/may/15/columbia-rape-list-victims-secrets)
RépondreSupprimerA mon sens c'est un vrai indice que nous ne sommes pas si éloignés des talibans. En somme, il est important qu'une victime soit pure d'intentionnalité pour être jugée comme telle.
RépondreSupprimerJ'ai eu un prof à l'université; psychothérapeute par ailleurs, qui a raconté qu'il avait connu des patientes dont le plus grand drame, le source même de leur douleur, fût de jouir lors de leur viol. Dans bien des cas de conversations de comptoirs; - là où on compte donc: - l'expérience jouissive ruinerait toute crédibilité.
Pour beaucoup, être victime, c'est souffrir et, surtout, en faire la preuve. Certes pour quelques individus la souffrance peut devenir un patrimoine, c'est 'ailleurs largement utilisé par les défenses. Mais au bout du compteur, que votre douleur soit mise en cause et vous voilà nu ou nue.
'La conscience de l'absence de consentement de la victime n'est pas établie.' Décryptage : il y a bien une 'victime' (dixit le président), mais pas de 'bourreau', puisqu'il y a relaxe. Sauf que, s'il y a une victime, il y a forcément un bourreau. Si ce ne sont pas les autres, c'est soi. Donc, la victime est victime d'elle même. C'est elle qui est son propre bourreau. Et si on la condamnait ?
RépondreSupprimerSuperbe article, analyse concrète sur le problème de la conscience chez des personnes rendues incapables majeures ou mineures, lors d'agressions sexuelles, avec ou non violence, les récits les relatant, jetant le doute dans la sphère relationnelle, juridictionnelle et médicale, délire de persécution, vérité mêlée aux sensations hallucinatoires, confusion mentale suites aux prises en charges médicales semant le trouble de la conscience et l'amnésie (électrochocs en cas d'agitation, de mélancolie, accident dépressif, suite aux emmaillotages chimiques, prises en charges (corollaires au viol ou habituelle) contre la volonté de la personne, induisant le mépris racial voire l'incitation à la violence raciale, au viol parfois collectif avec préméditation, violences annexes ou non. Ce dont chacun profitant, les femmes victimes de ces outrages juridiques et médicaux, se font, lentement, mais surement, prostituer, sinon par leurs proches, par leur entourage, voisinages, d'abord, puis habitués réels, l'ensemble des intervenants mettant la pression, pour que soit décidé l'internement en pavillons fermés, parfois en chambre d'isolement, ou la ferme d'abattage, ou la prostitution libre sinon occasionnelle, le "problème" de la folie n'est encore résolu et crée des marchés d'esclaves, de prostitution gratuite, homosexuelle, d'handicapés mineurs, et de pédophilie, sur handicapés, devenant de ce fait invalides. Proxénétismes médicaux et hospitaliers en consensus avec les familles et les proches et les masses populaires, profiteurs de ces filières rémunérées par la CAAF sur décision de la Cotorep et avec accord de la DASS.
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