Lundi dernier, l'écrivain bulgare Ilija Trojanov, résidant en Allemagne, s'apprêtait à monter dans un avion d'American Airlines (partant du Brésil) à destination de Miami, d'où il devait ensuite se rendre à Denver, Colorado, où il était attendu pour une conférence de la German Studies Association. Il était également invité un peu plus tard à New York pour un festival sur les nouvelles littératures européennes.
Hélas, pour des "raisons de sécurité", on lui a signifié qu'il ne pouvait embarquer, l'accès aux Etats-Unis lui étant refusé. Pourtant, Trojanov avait réussi à obtenir un visa peu de temps avant (non sans difficulté). Mais qu'a donc bien pu faire (ou écrire) cet écrivain pour représenter une menace contre le territoire américain?
Oh, c'est tout simple, Trojanov a cosigné en 2009 avec l'écrivaine allemande Juli Zeh un essai polémique sur la surveillance (Angriff auf die Freiheit) et en juillet dernier il a adressé une lettre ouverte, là encore avec Juli Zeh, à Angela Merkel pour qu'elle s'explique sur le programme de surveillance du NSA (dont j'ai déjà parlé sur le Clavier ici). Mais peut-être lui a-t-on refusé l'accès aux Etats-Unis pour d'autres raisons, car bien sûr on ne lui a rien expliqué, vous pensez bien, le mot "sécurité" ayant été jugé suffisant.
Depuis, le PEN American Center a adressé un courrier de protestation au Sécrétaire d'Etat américain John Kerry. A suivre, donc…
Oui, mais bon, Trojanov, surtout avec un prénom pareil (Ilija, qui semble presque dérivé d'Ilium...) ça a toutes les apparences de ce bon vieux cheval abandonné par les Grecs (souvenez vous : Timeo Danaos ET donna ferentes)... alors, avec tout ça, quoi d'étonnant à ce que les Etats-Unis se méfient ! (et le premier qui me taxe d'anti-américanisme primaire sera condamné à lire tout l'oeuvre de BHL...)
RépondreSupprimerDes suites à cette requête du PEN American Center ? Aucune trace de la "mésaventure" sur Google (je ris... jaune).
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