On en sait désormais un peu plus sur le nouveau roman de Pynchon, Bleeding Edge, qui paraîtra aux Etats-Unis le 17 septembre prochain. Il fera 512 pages (youpi), autrement dit un petit million de signes, moins que Contre-Jour, donc, mais plus qu'Inherent Vice. Le quatrième de couverture, qu'on peut soupçonner d'avoir été rédigé par Pynchon lui-même, est le suivant:
"Nous sommes en 2001 à New York City, dans l'intermède entre l'explosion de la bulle internet et les terribles événements du 11 septembre. Silicon Alley est une ville fantôme, le Web 1.0 traverse une angoisse existentielle d'adolescent, Google n'a pas encore été introduit en bourse, Microsoft est toujours considéré comme l'Empire du Mal. Il n'y a sans doute pas autant d'argent en circulation qu'à la grande époque de la bulle internet, mais on ne manque pas d'escrocs désireux de ratisser les miettes.Maxine Tarnow dirige un petit cabinet d'enquête sur les fraudes dans l'Upper West Side, et traque toutes sortes de petits faussaires. Elle opérait légalement jusqu'ici mais on lui a retiré entretemps sa licence, ce qui s'est révélé finalement une bonne chose, car maintenant elle peut s'en remettre à sa propre éthique – porter un Beretta, traiter avec des ordures, pirater des comptes bancaires – sans en éprouver guère de culpabilité. A part ça, c'est une mère active lambda – deux garçons à l'école élémentaire, des liens distendus avec son plus ou moins presque ex mari, Horst, une vie de quartier tout ce qu'il y a de plus normal – jusqu'à ce que Maxine commence à examiner les finances d'une société de sécurité informatique et de son patron, milliardaire et geek, et à partir de là les choses s'emballent, on prend le métro, direction downtown. Elle se retrouve vite en cheville avec un dealer dans un bateau à moteur art déco, un "nez" professionnel obsédé par l'après-rasage de Hitler, un exécuteur néo-libéral avec des problèmes de chaussures, plus quelques éléments de la mafia russe et divers bloggers, hackers, programmeurs et entrepreneurs, dont certains finissent par passer l'arme à gauche. Tout ça est louche, bien sûr.Moyennant quelques excursions dans le DeepWeb et à Long Island, Thomas Pynchon, réactivant sa mère juive intérieure, nous offre une romance historique du New York au début de l'internet, pas si loin que ça dans le calendrier mais à une distance galactique de l'endroit où nous sommes aujourd'hui.Les criminels seront-ils dénoncés et traînés en justice? Maxine devra-t-elle sortir son arme de son sac à mains? Horst et elle se remettront-ils ensemble? Jerry Seinfield fera-t-il une apparition spéciale imprévue? Des éléments séculaires et karmiques interviendront-ils?Hé! Ça intéresse qui?"
Voilà. Il faudra se contenter pour l'instant de ces quelques lignes. On remarquera que le personnage principal, une femme, a pour nom Tarnow, du nom d'une ville polonaise où eut lieu le 28 août 1939 un attentat à la bombe, attentat qu'on considère parfois comme le point de départ de la Seconde Guerre mondiale. Quant à son prénom, eh bien il y avait déjà une Maxine dans La Vente à la criée du lot 49… On trouve également un Horst dans L'arc-en-ciel de la gravité, spécialiste allemand en aérodynamique. Le décryptage ne fait que commencer.
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