Le numéro 42 de la revue américaine McSweeney's est consacré à la traduction. Sous la houlette d'Adam Thirwell, des textes sont proposés à de nombreux, écrivains, charge à eux d'en donner une version dans sa propre langue (fidèlement ou selon leur caprice). Pour ce qui est des texte originaux, ceux donc qui sont donnés à traduire, rien à redire, c'est du solide: Carlo Emilio Gadda, Youssef Habchi El-Achkar, Franz Kafka, Søren Kierkegaard, Danilo Kiš, László Krasznahorkai, Richard Middleton, Kenji Miyazawa, Giuseppe Pontiggia, A. L. Snijders, Enrique Vila-Matas.
Mais là où ça se corse c'est le choix des écrivains pressentis pour opérer ces traductions. Bon, précisons tout de suite que l'idée était de confier les traductions à des écrivains, et non à des professionnels de la traduction (sauf s'ils sont également traducteur, comme c'est le cas par exemple de Lydia Davis).
Côté étrangers, on trouve des noms qui forcent le respect: John Banville, J. M. Coetzee, Péter Esterházy, Jeffrey Eugenides, Rodrigo Fresán, Etgar Keret, Javier Marías, David Mitchell, Tom McCarthy, etc.
Mais quand il s'est agi de faire appel à des écrivains français (qu'on attendait de la même trempe), vers qui McSweeney's s'est-il tourné? Eh bien je vous le donne en mille. Pas Chevillard, pas Volodine, pas Jauffret, pas Marie NDiaye. Non non non. McSweeney's a fait appel à… Frédéric Beigbeder et Florian Zeller ! On croit rêver. On se demande même pourquoi ils n'ont pas sollicité Foenkinos pour traduire Gadda, au point où ils en étaient. Voilà, nous sommes vendredi, et heureusement il n'y a pas que la vie dans la littérature.
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(Et là-dessus il se levit et s'en allut pour aller se pendrer.)
Ah, Danilo Kis !
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