jeudi 4 octobre 2007

On peut aussi enfiler les perles


Grâce à Babel XXV, nous disposons aujourd'hui d'une sacrée perle, enfilée par Angelo Rinaldi lors d'une vomission littérante dans la shitbox - je cite:
"Le rôle du romancier est décrire un roman crédible avec des personnages si possible attachants".
Je propose donc un jeu: dépasser en asinerie ce propos. Je me lance, et je compte sur vous pour défoncer en fanfare ce nouveau wall of sound. (Exercice peut-être périlleux car il réveille en nous le Bouvard doublé d'un Pécuchet.)

"La ponctuation, c'est la respiration de l'âme."
"Peu à peu, mes personnages prennent vie et je m'y attache."
"Au départ, il y avait cette idée toute simple."
"J'écris d'un jet, et il faut que ça tienne."
"J'essaie de relancer la donne du langage et de bouleverser l'équilibre chimiquement instable de la narration."
"Réussir. Réussir mieux. Réussir encore."
"Mon propos était de distraire le lecteur."
"Joyce a fait beaucoup de tort à la littérature."
"Un incipit est comme une main tendue vers le lecteur."
"L'intrigue est servie ici par le style."
"Je pense avoir tout dit dans ce livre."
"On n'est jamais assez réaliste."
"Je me méfie des phrases compliquées."
"Mon éditeur n'a pas touché à une ligne de mon texte."
"Je pense que les critiques vont aimer."
"Si on veut résumer ce livre, on peut dire que."
"Une description ne doit jamais être ennuyeuse."
"C'est un ouvrage qui ne m'a pas donné beaucoup de difficulté à l'écrire pendant le processus de rédaction de ces pages."
"J'ai vachement bossé le style, les effets. La langue, quoi."
"J'ai tout mis dedans."

11 commentaires:

  1. Dur, dur avec tout ce qui précède... :

    "Les personnages se sont imposés à moi, presque malgré moi"

    Nothomberie : "Je me lève tous les matins à cinq heures, je bois un thé et j'écris pendant deux heures".
    Elle ferait mieux de boire un peu de vodka et de se lever plus tard...

    "J'ai commencé à penser à ce livre à l'âge de 9 ans".

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  2. excellent!!
    moi je vois bien:
    "Ce livre est venu à moi, comme une évidence".

    "Hé bien, en fait, c'est vrai, j'y ai aussi mis un peu de moi, au fond, dans ce personnage..."
    et on colle juste après:
    "Je dois reconnaitre que finalement, je suis assez fier de ce bouquin"

    "J'avais besoin d'écrire, comme d'autres ont besoin... je ne sais pas... d'amour..."

    "Si mon livre peut juste rendre les gens heureux, moi ça me suffit en tant qu'artiste"

    "Disons que je pense que la littérature actuelle, tu vois, elle a plus grand chose à réinventer..."
    Y en a tellement d'autres... J'ai du travail, mais perdrais bien la matinée à ne faire que ça!
    Merci!

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  3. "C'est un ouvrage qui ne m'a pas donné beaucoup de difficulté à l'écrire pendant le processus de rédaction de ces pages."

    Celle-là est énorme! D'où sort-elle?

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  4. "Joyce a fait beaucoup de tort à la littérature"
    J'ai bien peur d'avoir entendu ou lu celle-là il n'y a pas si longtemps...

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  5. Sur Tabula Rasa, on avait eu "Joyce a fait autant de tort à la littérature que Duchamp aux beaux arts"

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  6. "C'est un ouvrage trop intelligent"(...)

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  7. "Chez moi, ça vient comme ça, les idées fusent dans ma tête."

    Devise récupérée à un drôle d'énergumène percussioniste au moment d'une ancienne formation rock à laquelle nous participions Le Théope et moi-même. Bien qu'elle se soit appliquée au cas musical, cette sentence peut évidement s'utiliser pour (de) la littérature... hum.

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  8. Aaahh, merci Fausto, maintenant je me souviens qui est l'auteur de celle-là. Quant à "c'est un livre trop intelligent" : comment n'y ai-je pas songé plus tôt? (J'avais bondi de mon siège en la lisant sur le site d'un soit-disant journal françouais).

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  9. De retour parmi vous c'est comme un été indien qui surgirait en plein milieu d'une froide journée de juillet, entre le quart et la demie d'une heure entre chien et loup?

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  10. "l'idée d'écrire sur ce sujet m'est apparue comme évidente. C'est quand même horriblement romanesque, un restaurant luxueux avec quarante mille tonnes de fuel enflammées sous les pieds des gens."

    "j'en suis arrivé à la double conclusion qu'on n'a pas le droit, mais qu'il faut le faire. "

    "J'ai investi cinq ans de travail dans ce livre, à mes frais. "

    " Un livre est une expérience. Un écrivain pose des questions en essayant d'avancer dans le noir. Non pas vers la lumière, mais en allant encore plus loin dans le noir, pour arriver dans un noir encore plus noir que le noir de départ."

    ...ad nauseam...

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  11. Ah bartelby, j'adore la "J'ai commencé à penser à ce livre à l'âge de 9 ans". Ahah.
    ça donne envie d'avoir Canal+ tout ça.

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