On me reproche parfois, dans mon
traitement de la chose littéraire, de me livrer à des jugements à l’emporte-pièce, à des critiques gratuites, voire de céder
au quolibet au détriment de l’analyse
rigoureuse, et je dois bien avouer qu’il y a une part de vrai là-dedans,
tant la tentation de railler plutôt que de décortiquer est grande. Il urgeait
donc de renoncer à la facilité des moqueries pour s’engager sur l’ardu sentier
de la critique argumentée (mais bon, faudrait pas non plus que ça devienne une
habitude, hein).
Nous allons donc nous pencher
vaillamment sur un petit bijou mal ciselé, une œuvrette modeste par la taille
quoiqu’ambitieuse par le propos, je veux parler du nouveau roman de Florian
Zeller, La Jouissance, sous-titré non
sans panache « un roman européen ». Nous passerons assez rapidement
sur l’histoire narrée, cette dernière étant visiblement calquée sur deux
millions de livres déjà existants. Jugez par vous-même : Nicolas et
Pauline se rencontrent, s’aiment, emménagent, conçoivent, déménagent,
s’engueulent, se trompent, accouchent, se quittent. La banale orthodoxie du
propos ne doit pas cependant nous amener à rejeter ce livre. Il ne s’agit là
que d’une trame, usée, certes, voire patinée, mais bon, la littérature en a vu
d’autre. Afin de pallier le rachitisme diégétique de son histoire, Florian
Zeller double celui-ci d’une réflexion audacieuse sur la construction de
l’Europe. Il va s’agir en effet d’établir un parallèle entre l’évolution du
couple Pauline-Nicolas et les nations européennes. Au prix d’une alternance un
peu artificielle, certes, mais qui ici passe pour un trait de génie, les
chapitres vont donc imposer au lecteur une valse à deux temps, le faire passer
d’un récit dénué du moindre intérêt à des réflexions dépourvues de la moindre
profondeur. Le calvaire, on le voit, est donc dédoublé. Car le procédé, qui ne
procède que d’une intuition puérile – comme les pays, nous sommes en crise… –,
est purement mécanique et ne
laisse au roman de Zeller pas d’autre issue que le plantage souverain. Mais
n’ayons pas la dent trop dure : la chair entamée est bien assez
filandreuse comme ça. Etudions plutôt les divers éléments de ce roman qui en
font un possible équivalent littéraire du cultissime navet de BHL, Le Jour et la Nuit.
Tout d’abord, les personnages.
Nicolas est scénariste (un peu comme Zeller est romancier), Pauline travaille
dans le cosmétique (elle évolue donc dans la sphère des apparences). Bref, il
crée (sans succès), elle maquille (sans panache). A quoi ressemblent-ils ?
On ne le sait pas, car Zeller est assez avare en description, ce qu’on aurait
mauvaise grâce de lui reprocher, les subtilités physionomiques étant
vraisemblablement des vieilles lunes. On sait seulement qu’ils ont la trentaine
et vivent en ville. Là, premier problème. On l’a dit, il s’agit un « roman
européen ». Donc, chaque fois qu’une ville (ou un nom propre) est
mentionnée figure aussitôt entre parenthèses le pays correspondant.
Exemple : « une rétrospective de Bergman (Suède) » [p.
28] ; « Beethoven (Autriche) a une œuvre quantitativement très
importante » [p.30]. Les cas
similaires abondent (et finissent par créer un effet assez scolaire et risible,
mais n’insistons pas). En revanche, on omet de préciser au lecteur dans quelle
ville française habite le jeune couple. On sait juste au début que Pauline
habite dans un « petit appartement de la rue des Tournelles ». Paris
n’est pas mentionné. Cela doit aller de soi. Plus tard, il sera question de
Montparnasse, de Chaillot et de La Rotonde. Ouf. La rue des Tournelles était
donc bien à Paris (France). On en aurait dû s’en douter (Evidence).
Mais revenons à Nicolas et
Pimprenelle, euh, pardon, Pauline. Nous aimerions tant arriver à nous en faire
une image mentale. La chose est heureusement possible, non pas grâce au talent
descriptif de Zeller (qui ne sait ni dessiner ni colorier) mais grâce à son
sens incroyablement nuancé de la didascalie. En effet, au fil des pages et des
sentiments, le lecteur peut assister aux diverses expressions qui empruntent
les visages des deux protagonistes. Il s’agit essentiellement– non :
uniquement – d’airs et de sourires. Pauline et Nicolas tiennent
des propos (comme d’autres tiennent une pelle à tarte) mais toujours en
adoptant un air ou un sourire particuliers, afin qu’on puisse mieux se les
représenter et surtout sentir la couleur précise du propos qu’ils (telle une
pelle à tarte) tiennent. Donc, dans l’ordre, nous avons, et ce
exhaustivement : un « petit air ironique » (p.13), « un
sourire faussement surpris » (p.16), « un air sombre » (p.29),
une « humeur sombre » (p. 29 + p. 173), un « petit sourire
ironique » (p. 54), un « sourire faussement surpris » (p. 63),
un « sourire embarrassé » (p. 72), un « sourire tendre »
(p. 75), un « sourire amusé mais perplexe » (p. 76), un
« sourire muet » (p. 120 – et là je demanderai au lecteur un tant
soit peu doué de bien vouloir tenter d’exécuter ce « sourire muet »
devant le miroir…), un « faux air sérieux » (p. 163), un « sourire
teinté d’inquiétude » (p. 164), un « sourire appuyé » (p. 177)
et enfin un « air étonné » (p. 202). On déplorera l’absence de « l’air tendre et souriant
mais faussement embarrassé », qui aurait permis de conclure en beauté.
Je veux bien que Florian Zeller
aime le théâtre de boulevard, pour lequel il écrit régulièrement des pensums
teintés d’inquiétude, mais croit-il vraiment qu’il existe des lecteurs-acteurs
suffisamment acrobates pour se livrer à pareille gymnastique du front et des
zygomatiques ? Enfin bon, il y a sans doute une raison à ce nuancier. C’est
peut-être une façon de nous faire comprendre que, l’air de rien, ce roman
traite du vide. Mais laissons-là ces pantins aux rictus alambiqués et
penchons-nous sur le fond, pour ne pas dire l’abîme.
Le roman de Zeller, ainsi que
nous l’avons expliqué, est avant tout un ouvrage à visée comparative, un
travail de réflexion sur l’histoire et la politique européennes, sur la société
contemporaine et ses inexorables évolutions. Le lecteur aura donc droit à des
considérations profondes, ce que j’appellerai ici des « pensées
parachutes » (PP), lesquelles permettent au récit de ne pas s’écraser trop
brutalement sur le terrain de sa propre inanité. Le problème, c’est qu’il n’est
pas sûr que lesdits parachutes s’ouvrent vraiment (ni à temps). Zeller a bien
quelques idées sur le monde d’aujourd’hui (et d’hier) mais, comment dire ?
ses PP ressemblent étrangement à des champignons : plus on est au ras des
pâquerettes, plus on en voit. Qu’on en juge d’après le florilège, hélas quasi
exhaustif là aussi, que voici :
• (sur la vie) — « Nicolas va mourir un jour, et ce jour approche
inexorablement » p. 11 (on retrouve d’ailleurs cette fulgurance dans le
précédent livre de Foenkinos)
• (sur la vie, bis) — « Mais tout homme a ses faiblesses »
p.12 (on suppose que cette découverte explique en partie le besoin qu’a eu
Zeller d’écrire ce livre)
• (sur la rencontre amoureuse) — « les explications purement
chimiques [des] sentiments [ne suffisent pas] à expliquer une rencontre. Un
accord plus profond est nécessaire. » p. 26 (il me semble avoir déjà lu
cette phrase dans un numéro d’octobre 2006 de Biba…)
• (sur l’enfance) — « Cette étrange maladie qu’on appelle
l’enfance » p. 27. Ici, le lecteur aura reconnu, différemment assaisonné,
la grande phrase de l’immense poète Jean Ferrat : « L’enfance est une
maladie dont on ne guérit jamais »).
• (sur la guerre) — « ‘Verdun’, ce seul mot fait frémir
d’horreur. C’est une des batailles les plus inhumaines auxquelles on se soit
livré. » p. 61 — la pertinence du propos laisse songeur, mais il est
tellement frappé du sceau du bon sens qu’il perd un peu de sa puissance
visionnaire…
• (sur les téléphones portables) — « Le monde a radicalement
changé à partir du moment où les gens se sont équipé en téléphones
portables » P. 98, commentaire assorti de la non moins percutante
conclusion : « Le XXIème siècle n’a pas commencé le 11 septembre
2001, comme on l’entend souvent dire et comme les livres d’histoire le
suggéreront probablement, mais au moment précis où, les uns après les autres,
nous sommes entrés dans un magasin de téléphonie pour acheter notre premier
portable. » p. 99 (et là, on a envie de dire : « Sturm und
dring ! », mais bon…)
• (sur le religieux) — « une cathédrale se visite comme on
visiterait un temple grec ou une pyramide égyptienne : ce n’était plus un
lieu de culte, mais un lieu de visite » p. 129-130 (du coup, on comprend
mieux l’essor du religieux dans les pays autres que la Grèce et l’Egypte…)
• (sur le parallèle Histoire/Individu) — « De même que l’Histoire
d’un pays est jalonnée de dates censées nous renvoyer à des événements
déterminants de son évolution, celle d’un individu est une route jalonnée de
bornes socialement identifiables qui permettent de situer cet individu dans sa
propre histoire. » (Vous commenterez ce propos en vous appuyant sur des
exemples précis tirés de l’histoire européenne ou de votre propre expérience,
vous avez quarante-cinq minutes.)
• (sur le relativisme des valeurs) — « comment savoir dans notre
vie d’aujourd’hui ce qui demain nous semblera sans importance, insignifiant, et
peut-être même digne d’être oublié ? » p. 156 (Eh bien la réponse est
simple, pour une fois : il suffit de lire le roman de Zeller.)
• (sur la vie en général) — « ‘La vie est tellement courte’, se
surprend-il à dire à voix haute. » p. 157 — On aura bien sûr repéré ici
une allusion en creux au célèbre vers de TS Eliot, « life is very
long ». A moins qu’il s’agisse d’une citation déguisée d’un propos de
Jean-Pierre Pernaud.
• (sur Hitler sauvé de la noyade l’âge de quatre ans par un certain Johann
Kuehberger) — « Que se serait-il passé si l’enfant avait péri ce
jour-là ? L’Europe aurait probablement connu un destin moins
tragique. » (Là, je pense qu’on atteint des sommets de clairvoyance
historique que rien ne saurait dépasser, et j’engage le lecteur à customiser
cette déduction ô combien perspicace en remplaçant le nom de Hitler par un
autre de son choix : Napoléon, Staline, etc…)
On s’en rend compte à la lecture
des exemples susmentionnés, Zeller n’est pas à proprement parler un penseur de
premier plan. Il doit s’en douter un petit peu, car il émaille son texte
d’anecdotes concernant des figures littéraires ou artistiques, persuadé qu’en
citant Cioran ou Breton, il parviendra, à force de botox citationnel, à étoffer
un peu les formes anorexiques de son roman. Nous aurons ainsi droit à des
apparitions de Sartre, Breton, Leiris, Ionesco, Littell, Godard, Kubrick et
Beethoven. Eh oui, comme dans toute dissertation en trois parties qui se
respecte, on est tenu de donner des exemples et d’y aller de quelques propos
rapportés. Je laisse au lecteur le plaisir de découvrir quel usage Zeller fait
de ces créateurs mais je peux déjà lui révéler qu’il apprendra que Beethoven
était sourd et que Ionesco était tragique.
Parvenu à ce stade de l’analyse,
on peine à convaincre le lecteur qu’il peut y avoir une raison de perdre son
temps à ouvrir le livre de Florian Zeller, si ce n’est pour se taper sur les
cuisses de rire. On se dit que, peut-être, l’inanité du propos (un couple
merde) et le crétinisme de la démonstration (l’Europe merde aussi) seront rachetés
par l’inventivité de l’écriture. Hélas, comme on l’a déjà subodoré, Zeller
n’est pas à proprement parler un styliste d’exception. Il succombe rarement au pouvoir de
« l’image » (sans doute une vieille lune, là aussi) et quand il le
fait, ma foi, voilà ce que ça donne (je précise qu’on trouvera ci-après la
quasi intégralité des tentatives de Zeller en matière d’image ou de métaphore) :
• « pris dans les
filets de l’émotion » p. 25
• « chaque être, à la façon
d’une mauvaise herbe, pousse comme il peut et, bien souvent, dans le
désordre » (les lecteurs ayant réussi à visualiser une herbe qui pousse
dans le désordre doivent impérativement subir un test de dépistage afin de
vérifier qu’ils n’ont pas ingéré de psilocybine…)
• « le silence
assourdissant » (p. 47) (faut-il commenter ? je ne le crois pas…)
• « le manteau gris du
boulevard Montparnasse » (p. 63) — voilà une image qui nous rappelle que
Maurice Carême is not dead
• « Mais à peine a-t-il
franchi la porte que les pleurs reviennent comme un torrent inépuisable »
p. 204 (image qui, bizarrement, en suscite une autre : celle d’une chasse
qu’on tire…)
• « forçant le coffre de ses
paupières », p. 117 — Zeller a dû rêver à un moment d’embrasser la
carrière d’ophtalmo cambrioleur.
et enfin :
• « sa peau est douce comme
un peu de soleil dans l’eau froide » (cette figure de style doit avoir un
nom, mais il nous échappe pour l’heure, comme un goujon entre des mains
d’huile)
Finalement, on se dit qu’il vaut
mieux que Zeller ne s’essaie pas trop à l’image. D’autant plus que quand il le
fait en parlant de choses sexuelles (cf . l’inénarrable sodomie des pages 32-33),
ça donne ça :
« Jusque-là, malgré
l’attirance qu’il avait pour ce petit cercle rosé, il ne s’en était pas
vraiment approché. […] Le petit orifice brillait comme une étoile noire. »
(Bon, là, je pense que Zeller a eu un problème de palette, et qu’il s’est un
peu emmêlé les pinceaux avec les couleurs, mais n’enculons pas les mouches. Le
style a ses raisons que la raison ne connaît pas, comme disait Zarathoustra ou
Pierre Perret.
Le style ? Parlons-en. On
trouvera, sans trop se pencher, une « ambiance électrique », des
« pulsions meurtrières ». On verra son personnage « reste[r]
songeur un long moment » ou avoir le « souffle rauque », et sentir
même « le vent de l’aventure soufflant partout autour d’elle ». On
assistera même à une scène étrange, comme lorsque son personnage « se lève
du café » (buvait-il la tasse ?). Ne lui jetons pas la pierre,
l’éponge suffira. Il faut bien que les lieux communs puissent s’égailler
quelque part. Mais il arrive également que Zeller oublie de se relire et nous
offre des perles, comme celles-ci :
« elle a l’impression
qu’elle va pouvoir […] retoucher au frisson de la première fois et achever
enfin de se souvenir » p. 55
ou encore :
« Nicolas lui promet qu’il
ne s’est rien passé et qu’elle doit d’abord l’écouter avant de tout de suite
partir dans des interprétations tendancieuses » p. 100 (Ouch ! il lui promet qu’elle doit
l’écouter ? Mazette…)
ou le pompon :
« Si nous pouvions à cet
instant nous faufiler sous ses paupières, nous entendrions sûrement […] ces
mêmes questions. » p. 183 – là encore, le spectre de l’ophtalmo
cambrioleur rôde…
Mais s’il fallait vraiment mettre
le doigt sur la blessure du bât, c’est dans la spécificité même du texte de
Zeller que nous devrions la chercher, à savoir le mode interrogatif. En effet,
voici un roman qui fonctionne essentiellement sur la question. Malgré ses
chétives deux cents pages, le texte comptabilise près de quatre cent quinze
questions. Certaines figurent il est vrai, de façon assez naturelle, dans les
dialogues. Il est après tout normal qu’un personnage pose une question quand il
s’adresse à un autre personnage. Mais bon, là, ça prend des proportions
inquiétantes, puisque chacun répond à une question par une autre question. D’autant
plus que les questions volent aussi bas que des hirondelles n’ayant jamais
entendu parler du printemps. Exemple :
« Qu’est-ce que tu veux dire ?– Je veux dire que les ennuis commencent souvent au moment où il y a de l’argent. Tu ne crois pas ? »
Et, trois lignes plus loin :
« L’amour ? Quel est le rapport ?– Le rapport, c’est que […], tu ne crois pas ? »
Ou encore, p.65 :
« Tu ne crois pas en l’amour ? C’est triste…– Pourquoi ? »
Ou, pire, p. 71 :
« Tu crois que les hommes pensent comme ça ?– Tu ne crois pas, toi ? »[…]– Qu’est-ce que tu en penses, toi ?– Moi ? »
Mais aussi :
« Quelque chose ne va pas ?– A ton avis ? »
Et :
« Ah bon ? Du genre ?– Tu veux voir ? »
S’il n’y avait que ce perpétuel
dialogue de sourds, passe encore, mais chez Zeller la question est
omniprésente, on la trouve à tous les niveaux : existentiel, narrative,
historique, etc. Quatre cents quinze points d’interrogation, comme autant
d’hameçons échoués dans le désert du récit… et bien souvent (ne nous plaignons
pas) sans réponses, comme si à chaque page l’auteur, comprenant qu’il n’a rien
à dire, s’ingéniait à dégager des énigmes, des problématiques et des
interrogations (sans intérêt, hélas), une façon sans doute subtile (ah ah ah)
d’entamer le dialogue avec le lecteur – ce qu’on appelle, en littérature et
dans les rafles : interpeller. Genre : je me pose des questions que
peut-être vous avez oublié de vous poser. Ensemble interrogeons-nous. Essayons
d’aller plus loin que le nulle part.
Cet acharnement contrapuntique à
sauver n’importe quel énoncé par une dosette interrogative est si systématique
et débilitant qu’il en devient stupéfiant. Mais il n’y a pas que les personnages
pour se poser en permanence des questions, il y a aussi l’auteur, qui
intervient régulièrement pour nous faire part de ses lumineuses perplexités
quant à l’histoire de l’humanité. Un auteur qui dit « je » dès que
ses « il » et « elle » pédalent dans la choucroute. Un
auteur qui se permet, en outre (et ici « en outre » est à prendre au
sens littéral concret), des commentaires, y va de ses appréciations sur ses
personnages ou sur tel ou tel propos tenu par une des sommités racolées :
« Je les trouve beaux » (p. 41) ; « J’adore ce petit
mot » (p. 43) ; « Je trouve cette association
merveilleuse » (p. 127), « J’aime l’idée que l’on puisse dire
(…) » (p. 131). A ce niveau de fausse candeur et de franche ineptie, le
lecteur reste pantois, et assiste éberlué à la scène finale qui voit l’auteur suivre
des yeux son personnage qui s’éloigne sur un boulevard !
Mais c’est très certainement à la
fin du livre, dans la pénultième page, que l’auteur, conscient de son immense foirage,
y va de son petit couplet confessionnel, lâchant comme sans le faire exprès,
dirait-on, cet aveu sans doute truqué :
« Mais je ne sais plus très bien ce que je raconte ; des images se succèdent dans ma tête, elles se superposent les unes aux autres et finissent ensemble par composer une petite symphonie bizarre dont je ne maîtrise plus ni le tempo ni le thème final. »
Une petite symphonie
bizarre ? Hum, comment dire… ? Beethoven était sans doute sourd, mais
il ne fait aucun doute que Zeller est aveugle, pour ne pas s’apercevoir qu’il
rate tout, systématiquement, et ce dans les grandes largeurs. Est-ce parce
qu’il a cru qu’en tissant un parallèle potache entre les nations et le couple
il faisait preuve d’originalité ? Le projet n’était pas vain en soi, et
aurait pu donner, malgré le didactisme de la démonstration, quelque chose de
vaguement opérant (dans un concours agricole, par exemple). Mais pour cela il
aurait fallu que l’auteur maîtrise un tant soit peu la langue. Or il est
incapable d’accoucher d’autre chose que d’un sous-Harlequin mâtiné du Dictionnaire des citations et du Livre des anecdotes édifiantes, et
préfère confectionner un pathétique petit récit pseudo-naturaliste qu’il
saupoudre de considérations frôlant le grotesque. A croire que Zeller a
contraint à copuler les titres de ses précédents livres (Les amants du n’importe quoi + La
fascination du pire) afin qu’en naisse, au terme d’un travail de deux cents
pages, péniblement expulsé par le petit cercle rosé du livre (ou par l’étoile
noire de la lecture ?), cette malencontreuse « jouissance », qui
porte si mal son nom, alors que celui de « tache » aurait largement
suffi à ses nano-ambitions.
En guise de conclusion, je me
contenterai de signaler que, dans les épreuves du livre, à la table des
matières, figure une coquille révélatrice, puisque la première partie y est
intitulée « l’hymne à la foie ».
On me reproche parfois, dans mon
traitement de la chose littéraire, de me livrer à des jugements à l’emporte-pièce, à des critiques gratuites, voire de céder
au quolibet au détriment de l’analyse
rigoureuse, et je dois bien avouer qu’il y a une part de vrai là-dedans,
tant la tentation de railler plutôt que de décortiquer est grande. Mais bon,
comme vous avez pu le constater, quand on décortique, eh bien, les choses ne
s’arrangent guère…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
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RépondreSupprimer"De rien", de ceux, qui plus est, qu'on n'a surtout pas envie de faire précéder d'un quelconque "merci"! (ce que, en pleine lecture de "Tous les diamants du ciel", j'aurais bien envie de te dire...)
Oh écoutez, bravo pour ce texte de critique ! Même si parfois le ton alerte devient soutenu, et pas facile à lire d'un seul tenant.
SupprimerC'est en tout cas un vrai travail d'analyse et de compte rendu, dieu si les critiques littéraires pouvait simplement faire ce travail !
Ensuite, bien sûr, il y a cette pointe d'ironie constante, et d'ailleurs tout est dans le titre, Zeller : de rien, qui va rester, il est si bien choisi.
Pour le reste, oui, c'est un travail utile et nécessaire. Que Zeller écrive, tant mieux, que des gens le lise, également ; mais Marc Levy est beaucoup intéressant dans ce genre, le rapport poids/prix ne vole pas les gens, et il ne se prétend pas autre qu'auteur populaire.
Zeller, c'est la dernière version des auteurs de Saint Germain, le vide institué comme la marque de l'écrivain ; le degré 0 de la fonction sociale et historique de l'écriture, sans même parler de sa fonction divertissante et poétique.
Bref, bravo, et n'hésitez pas à recommencer.
Il y a quelques un des tartufes, peut être moins évidents, mais de la même engeance :
- sollers,
- angot
- beigbedder
etc
Que tous ces gens disparaissent des journaux, radios, télévisions et qu'enfin, on entende parler d'auteur.
Alice van Hersel
ps : dans le procédé utilisé par Zeller, il y a le Sermont sur la Chute de Rome de Ferrari, qui est d'une autre maestria et beauté, même si, dans l'ensemble, je n'ai pas aimé le livre et rouvé le procédé too much… mais mon dieu, en comparaison, quelle langue, quelle construction !
Ok, Zeller c'est de la merde (littéraire). Ce n'est pas un scoop. La question (puisqu'il en est question au delà du raisonnable, semble-t-il) est: quel est la finalité de cette critique? Passer tant de temps à lire, souligner, annoter, vérifier (j'imagine), reprendre et citer autant d'extraits, puis exprimer une opinion d'évidence hostile, ça prend combien d'heures, de jours? La tentation de railler (comme vous dites)? Oui mais pour quoi faire? D'envoyer un signal à vos affidés (ceux qui ricaneront de concert)? Oui mais pour quoi faire? De se hisser à hauteur de littérature en prenant appui sur un si petit marchepied? And so what? Pour quel enjeu final? Pour endosser l'habit du parfait petit critique à qui on ne la fait pas? What the fuck, et toute ces sortes de choses? Vous savez bien, pourtant (en tant qu'auteur) que la critique (qu'elle soit brillante, inepte ou médiocre) n'a pas de sens, pas plus que d'utilité, ni pour l'auteur, encore moins pour les lecteurs. La critique littéraire est une impasse totale. Elle a pu servir, en d'autres temps. Elle ne sert strictement à rien aujourd'hui(à moins d'être bien payée, auquel cas il s'agit seulement d'utilité personnelle, et ce n'est pas le cas d'un blog). Alors, quoi? Quel est le but? Quels sont les enjeux?
RépondreSupprimerEffectivement, ça fait beaucoup de questions. Peut-être est-ce préférable, finalement, à la posture qui consiste à avoir à l'avance toutes les réponses.
oui beaucoup....
Supprimeret c en est une?
La raison, c'est que c'est drôle, et que ça calme les nerfs du critique épuisé par l'arrogance inepte du romancier. Voilà.
SupprimerIl y a une vertue, drôlerie mise de côté à ce travail !
SupprimerAgrafer les tartufe et montrer sur pièce l'inanité de leur production
En lieu et place de laisser la parole univoque des médias nous parler d'un "écrivain" poseur sans jamais dire ce qu'il est, en vérité.
Quel est le but ? Quels sont les enjeux ? Pour quoi faire ? Parce que la critique, et précisément la critique littéraire, est plus que jamais aujourd'hui nécessaire, salutaire, essentielle. Quand de surcroît elle se fait drôle c'est encore mieux. Dans le genre, Patrick Besson n'est pas mal non plus.
SupprimerBien qu'étant à la base - et pour tout un tas de raisons - plutôt contre les critiques de ce genre destinées à démolir un ouvrage sur la base d'un jugement purement subjectif, je dois reconnaître que celle-ci vaut le détour !! Quel style et quelle répartie !! J'ai beaucoup ri !
RépondreSupprimerOn remerciera finalement Florian Zeller d'avoir écrit ce livre (mauvais ou non, chacun se fera son idée), sans lequel nous n'aurions pas eu le plaisir de déguster cette chronique délicieusement piquante!!
Voilà un livre et un auteur que vous avez joliment sabrés!
RépondreSupprimerJ'admire surtout le travail fourni, jusqu'au calcul des points d'interrogation!
Mais j'ai beaucoup ri en vous lisant, et je tenais à vous le dire, pour que vous sachiez que vous n'avez pas fait ce pensum en vain ;-)
Juste une remarque: avec Beethoven (Autriche)!? Zeller a raté l'occasion de parler de l'Europe des régions ou de faire une belle parallèle Flandre/Allemagne ;-)
Je n'avais pas du tout envie de rire aujourd'hui et bien grâce à un lien sur FB j'ai lu votre article et j'ai bien ri et intelligemment, merci. Voilà que j'ai envie de lire le Zeller pour prolonger cette rigolade et qui sait, le traiter dans mon blog...
RépondreSupprimerBravo, J'ai bien ri ! Bravo aussi pour le joli effet bords adoucis sur la photo de Florian Zeller. C'est trop gentil et lui rendra la pilule moins amère.
RépondreSupprimerUne question me taraude à propos des 415 points d'interrogation. Cela ne relèverait-il pas du livre des record ? Il pourrait grâce à cette découverte faire homologuer son talent particulier...
Claro que si!
RépondreSupprimerJe crains que ce fabuleux ouvrage ne soit imprimé à 10 000 exemplaires par la maison Gallimard...
"Car le procédé, qui ne procède (...)". Zeller va rire.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec notre anonyme de 15h17 : quel intérêt pour vous de produire et de publier une telle critique ? bien entendu vos lecteurs détestent et adorent détester Zeller, quelle surprise. Si vous écriviez dans un média grand public, il y aurait une réelle prise de risque, là à quoi cela sert-il, à part vous faire plaisir, entre vous ?
RépondreSupprimerEh bien se faire (et nous faire) plaisir semble une motivation bien suffisante.
SupprimerJ'avais complètement oublié Florian Zeller. Puis j'ai découvert votre Blog il y a une semaine...
RépondreSupprimeril y en a qui aiment ça, comme disait le serveur de "chez Pascal c'est un régal" quand nous lui faisions discrètement savoir qu'il y avait des larves de mouches sur le fromage de chèvre...
RépondreSupprimerj'apprends que ce livre vient d'obtenir un prix!
Pour un extrait, c'est ici:
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-jouissance-de-florian-zeller_1134908.html
Il y a ce Claro qui s’oppose à Zeller ou Jardin, et assez justement, peut-être malgré lui, puisque certains sont dans l’effusion sentimentale lorsqu’on pourrait placer l’autre dans l’effeuillage sensuel. Donc juste opposition mais dans la catégorie horizontale, unilatérale, d’une littérature pour demoiselles, où le lecteur serait réduit à flâner docilement dans un livre à la recherche d’un alter ego perdu. L’écrivain serait cet Arlequin un peu schématique voir systématique qui au bout d’un moment à circonscrire l’éventail de ses données répétitives, sensuelles ou sentimentales, pourrait être remplacé par un logiciel qu’il conviendrait juste de rewriter pour aboutir à l’œuvre finale.
RépondreSupprimerBon, on avait entraperçu un Claro un peu plus complexe, alors on lui avait ouvert notre porte, mais parfois il faut donc compter avec ce Cosaque dans le Jardin qui badine avec zèle sur le présupposé doigté qui convient au pianiste d’enchanteresses mélodies, ou litanies libertines. L’autre Claro, puisqu’ils semblent agir comme sévir en duo, a écrit le Clavier Cannibale et performe avec de l’acide ; celui-là cheville notre appétence et non plus demoiselle, parce que non visée impétueusement ni prise en otage, entière donc et rassasiée, non agacée, convoitant d’avance le prochain écrit dont l’impertinence, égale à sa somptueuse plume, régale.
Quand on prend au milieu de sa cargaison de denrées alimentaires un ouvrage de Claro, temps de crise oblige, avant de rejoindre son bunker, on fait donc acte d’achat d’un flacon 2 en 1, on devient une sorte de consoMMateur plus ou moins malin. Le contenu de celui-ci Mousse éMousse déMêle glisse lisse mais liqueur perverse, le cuir chevelu palpite si tellemmmmment si bien qu’il chute à la toute fin. On est donc prévenu, il faut prendre un Claro mais pas sous son aile, plutôt dans l’attente d’une culbute prochaine, comme d’une baffe prophylactique ou dans l’inattendu menuet, qui, à l’issue d’entrechats grivois, pourrait mener où l’on ne s’attend pas. À qui sait bien caresser son lecteur, autant avec le fouet de l’ortie, qu’un ballet de genêts, ou qu’avec l’esprit des lumières, salutations distinguées, du Bateau ivre de la fin d’un été.
Merci Monsieur, je m'en doutais, maintenant je sais pourquoi je ne lis pas Zeller.
RépondreSupprimerComme souvent sur le oueb, les commentaires sont plus révélateurs que l'article.
RépondreSupprimerIci: unanimisme anti-zeller (putain, la rebelle attitude, qui ne crache pas sur Zeller?), remerciements éplorés et hommages énamourés à l'Auteur, voire pastiche plus ou moins conscient du Maître (adn?). Attention à la sollerisation qui pointe, hein.
Personne pour remarquer qu' "analyse argumentée" n'égale pas "décortiquage"
Je ne vais donc pas décortiquer le décortiqueur (pas que ça à foutre) mais je relève cependant que cette critique qui se veut argumentée me semble céder à deux pièges:
1. l'ironie sous-jacente qui ne peut s'empêcher (cabotinage d'auteur).
2. le relevé vétilleux d'exemples en place d'argument. Plus scolaire qu'argumenté (voire parfois policier dans le compte-rendu exhaustif des "fautes").
Ambiance un peu cassée, mais je ne supporte pas, quel que soit l'enjeu ou la personne, la grégarité intellectuelle...les loups qui hurlent avec les loups, et autres manoeuvres de soumission culturelle, ça va cinq minutes.
Bien bonne journée quand même.
J'ai fait pipi.
RépondreSupprimerClaro président !
est ce que ça vous aide? vous devriez essayer de traverser les chutes sur un câble tendu pour exercer votre talent de funambule en territoire inconnu
RépondreSupprimerMoi aussi, cette critique me questionne. Elle me questionne davantage sur son auteur que sur le livre en question, d'ailleurs... Et c'est peut-être le but ? C'est navrant de confondre analyse critique et raillerie argumentée. Même si j'ai bien ri, une telle démarche ressemble davantage à du sabotage qu'à de la critique. On fait ici feu de tout bois, quitte à citer n'importe quel extrait du texte, pourvu qu'on puisse en révéler la banalité ou l'absurdité. Un exercice facile lorsque les phrases sont décontextualisées ! Dommage, je voulais obtenir des avis sur ce livre, je n'en apprend pas grand chose... C'est pour moi la démonstration de l'inutilité de pareille écrits. J'irai voir ailleurs désormais...
RépondreSupprimerDélectable exégèse des lieux communs d'un petit marquis des Lettres du XXIe siècle (s'il en reste quelque chose). Merci pour le bon moment de lecture (la critique, pas le livre). Mais ne passe-t-on pas à côté de la véritable question: y a-t-il encore des éditeurs dans l'édition française?
RépondreSupprimerA tous ceux que cette critique "questionne", je crois que vous devriez l'accepter pour ce qu'elle est : un trait d'esprit mechant, gratuit et brillant. L'auteur de ce blog crache sur Zeller, oui, c'est une cible facile, sans doute. Et alors ? C'est pertinent et bien envoye. Ce texte aurait ete ridicule s'il n'avait pas ete si feroce, si ironique. Je crois qu'a ce stade, on ne peut plus parler de critique litteraire dans la mesure ou il ne donne pas vraiment un avis sur le livre. Il fait semblant de le faire, pour ensuite mieux l'enfoncer, ce qui donne au texte une petite saveur supplementaire.
RépondreSupprimerOn pourrait reprocher à l'auteur de cette critique de cribler de pruneaux une ambulance, peut-être même un corbillard... On pourrait. Mais qu'est-ce que je me suis marrée !
RépondreSupprimerIl y a une forme de salubrité dans ce genre de mise en pièces : elle offre un pendant salutaire au matraquage de ladite littérature débile sur toutes les ondes les plus respectables (?) et dans tous les journaux les plus respectés. On y retrouve, au moins, le plaisir de la verve, fût-elle un peu facile, mais Claro s'est quand même farci le bouquin !, et celui du rire, merci ! Et puis ça rassure...
J'ai bien ri. J'adore. Je me suis même franchement marré. Bravo. Chapeau bas.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu Zeller. Jamais. Je me méfie comme la peste des auteurs nationaux "à la mode" pour toutes les raisons que vous indiquez et que je résume à une indigence littéraire mâtinée de quant-à-soi. Des usines à vacuité nous cernent.
J'adore que vous en fassiez, avec méthode et humour, la démonstration, pour faire toucher du doigt aux gentils et aux naïfs cette escroquerie. Voilà de quoi il s'agit d'une escroquerie : quand on nous prie de considérer le vide pour le plein d'un ton impérieux. Pour les autres, ceux qui ont deux grammes de jugeote et de goût, je suis d'accord avec vous, trois phrases lapidaires suffisent.
Il y a un côté Cyrano chez vous, pourfendeur des médiocres parvenus dont Zeller a l'air de faire partie avec beaucoup d'autres.
Cordialement
Jacques M
Haha, très amusant! C'est (presque) aussi saignant que le dépeçage de Beigbeder par Pierre Jourde dans "La littérature sans estomac". Voilà au moins un bouquin que je ne serai pas culpabilisé de laisser sur sa pile. De toute façon, quand l'auteur a une trop jolie petite gueule, je me méfie. La grande beauté de Le Clézio, par exemple, me l'a toujours rendu littérairement suspect, et le fait est que sa prose me fait incoerciblement bâiller. Je n'avais jamais entendu parler de ce Zeller jusqu'à ce jour, mais il est assez clair que c'est un produit de marketing à l'usage des lycéennes plus qu'un véritable écrivain. Tirons le rideau.
RépondreSupprimeret enfin :
RépondreSupprimer• « sa peau est douce comme un peu de soleil dans l’eau froide » (cette figure de style doit avoir un nom, mais il nous échappe pour l’heure, comme un goujon entre des mains d’huile)
Cette figure de style se nomme de plusieurs manières :
- un jugement perceptif (premier terme : "sa peau est douce" + second terme "un peu de soleil dans l'eau froide [est doux aussi])
- une comparaison ("... comme...")
- une comparaison terme à terme ([x est comme y] = [a est comme b])
- un jugement prédicatif (le sujet X peut recevoir le prédicat Y)
- une phrase grammaticalement correcte (sujet-verbe-adjectif / sujet-{verbe}-adjectif)mais devant être mentalement complétée par le lecteur pour recevoir son sens total : il manque une seconde copule permettant de lier le second sujet au même prédicat que le premier sujet. Le sens logique est en effet : "la peau est douce, un peu de soleil dans l'eau froide est doux et leur douceur est identique, possède la même qualité de douceur".
Etant donné qu'un peu de culture ne fait jamais de mal, je crois pouvoir en outre - sans m'avancer excessivement ni sans outrepasser mon rôle de commentateur de ce commentaire - fournir les sources probables de cette comparaison terme à terme :
- premier terme : LA PEAU DOUCE de François Truffaut (film)
- second terme : UN PEU DE SOLEIL DANS L'EAU FROIDE de Françoise Sagan (livre)