L'Ombre d'un doute, d'Alfred Hitchcock, 1943, 1h43
Un des films préférés d'Hitchcock, où la schize est particulièrement systématisée. Le personnage de Charlie Oakley – interprété par Joseph Cotten – est l'archétype du scindé: longtemps séparé de sa sœur, il aimerait renouer avec cette symbiose mais ne parvient pour l'instant qu'à s'intéresser à la moitié du couple: la veuve, source de revenus. Il est traqué par deux policiers, qui eux-mêmes traquent deux hommes. Sa nièce, qui elle aussi se fait appeler Charlie, est fasciné par son oncle mais également par un des deux policiers. Le père de la jeune Charlie forme un couple avec un voisin – chacun imagine des façons parfaites de tuer l'autre. Oakley essaie par deux fois d'assassiner sa nièce – la troisième lui sera fatale. La nièce traverse deux fois le même carrefour, en prenant à chaque fois un risque. Elle a un frère et une sœur. La maison a deux entrées différentes, qui jouent chacune un rôle important. Sa chambre devient la chambre de son oncle. Bien sûr, à traquer le deux, le double, on n'en finirait pas d'en trouver des manifestations. C'est tout le génie du film: partir de la schizophrénie pour en arriver à la paranoïa. Hitchcock, ou comment faire du doute une pathologie virale…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire