dimanche 9 juillet 2017

La fulgurence critique du jour

Lu dans la revue Bifrost n°86, sous la plume d'un certain "Org", cette prédiction mâtinée d'inquiétude au sujet du Jérusalem d'Alan Moore, à paraître le 30 août 2017 chez Inculte :



Qui sait? Peut-être l'ouvrage parviendra-t-il jusqu'à fasciner quelques lointains cénacles de province qui se shootent au Dauphiné Libéré ? En tout cas, le livre a déjà réjoui plusieurs dizaines de milliers de provinciaux anglais qui ne lisent sûrement que la Gazette de Manchester. C'est déjà ça.

8 commentaires:

  1. Hè, je suis un provinciale biberonné au monde libertaire, ancien banlieusard, et libraire (donc précaire, mais qui sais, peut être considéré comme faisant partie tout de même de la coterie sus citée) et j'ai adoré me perdre dans cette géographie tentaculaire. Ha oui, en tant que libraire, j'ai le rare, mais précieux, avantage de recevoir certains livres (ici la première partie)quelques temps avant leur sortie.
    quand aux inrocks, le seul acheté depuis dix ans est celui avec Despentes en rédac chef. Me suis je fait phagocyté ???

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  2. De l'autre côté des frontières, parfois on y entrave couic au français, et l'exilé de la langue attend pourtant avec impatience de se taper le crâne avec le pavé. En Germanie, germanopratin que dalle, Jérusalem quand même.

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  3. Je ne saurais être si définitif, mais il y a du vrai dans cette phrase. Bien sûr l'oeuvre échappe toujours à son créateur et l'on ne peut la réduire à ce que va en faire tel ou tel "cercle". Mais il y a tout de même un côté "auteur culte" qu'il faut citer (à défaut de l'avoir lu) qui peut empêcher certains d'être curieux ou qui peut biaiser la réception de la dite oeuvre.

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  4. Moi Liégeoise des bords de Meuse qui emballe mes poissons dans Vlan-spectacle, j'attends Jérusalem avec impatience !

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  5. Les "Org" (de quelle organisation criminelle peut-il s'agir? J'en tremble...lol), biberonnés sans doute à Zeller et Beigbeder), il ne faut même pas les mépriser (car il est des mépris qui font encore trop d'honneur à ceux qu'ils visent), il faut les ignorer, et définitivement les abandonner à leur inexistence!

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    1. Ding Dong Daddy From Diddy Wah Diddy13 juillet 2017 à 15:13

      M'étonnerait que les critiques de Bifrost lisent Zeller ou Beigbeder... Et il est effectivement plus vraisemblable que les lecteurs de Bifrost soient fan d'Alan Moore plutôt que ceux des Inrocks. Où est le mépris? Que Jérusalem soit aussi bien lu par les lecteurs des Inrocks que par ceux de Bifrost, c'est tout le mal qu'on souhaite à Alan Moore, à son vaillant traducteur, et au courageux éditeur. Vivement le 30 août, ça fera passer l'amère pilule de la rentrée.

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    2. Je suis pas encore complètement gaga, je n'en veux pour preuve que le fait que je n'ai pas compris de travers et que c'est bien un critique de "Bifrost" qui s'en est ironiquement pris à "Jérusalem" et "à son vaillant traducteur", lequel a, en l'occurrence, interprété le venimeux envoi de la même manière que moi. Je m'associe à l'hommage rendu à Alan Moore, à Claro et aux éditions Inculte, c'est tout ce que je choisis de retenir de votre intervention.

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    3. Ding Dong Daddy From Diddy Wah Diddy16 juillet 2017 à 20:06

      Je n'avais aucunement l'intention de me moquer de vous. Toutes mes excuses si je vous ai blessé. Il me semble que nous avons simplement eu une interprétation différente de la citation critique.

      Manifestement, Jérusalem est une œuvre ambitieuse (et volumineuse), d'un genre plébiscité par un certain lectorat "exigeant" et "intellectuel". Mais Alan Moore est aussi (et surtout) un scénariste de bande dessinée dont les œuvres s'adressent à un autre lectorat, plus large, plus "pop" (sinon populaire) et sans doute moins habitué à lire des romans de plusieurs centaines de pages. Evidemment, on peut appartenir aux deux catégories: personnellement, il m'arrive aussi bien de lire William Gass que la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Mais en France, la distinction entre culture académique et culture populaire reste encore très forte, contrairement à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons. C'est une réalité que monsieur "Org" a raison d'évoquer à mon sens, et je n'y ai vu pour ma part aucune forme d'ironie malveillante, mais j'avoue que je n'ai lu de cette critique que la citation que Claro en a faite. Au demeurant, je ne suis pas le seul à avoir pensé qu'il "y du vrai dans cette phrase" comme le dit plus haut yggdralivre.

      Tout ça est finalement de peu d'importance, mais à force de traduire des objets littéraires non-identifiés qui font le grand écart entre culture populaire et culture académique (Leyner, Danielewski, Pynchon...) je gage que Claro sait fort pertinemment que cette frontière est davantage marquée en France qu'ailleurs, même si son travail contribue efficacement à l'atténuer. Au moment où "Contre-jour" de Pynchon est sorti en France, je me souviens que le buzz était tel qu'on le trouvait même dans les hypermarchés. Mais combien de personnes l'ont réellement lu?

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