Parti pris radical, filmé à la bougie (et à la lampe), tout en intérieurs et costumes (et meubles). La vie de Rembrandt, ses commandes, ses femmes, et surtout son mutisme, puisque Sterling ne le fait quasiment pas parler, préférant filmer son regard sur les choses et les êtres, ses grimaces devant un miroir, mais surtout pas son pinceau. Chaque plan ou presque est traité comme un tableau, et le film ne cesse de laisser monter la toile derrière l'écran ou d'aspirer l'écran sur la toile. Il en résulte un étrange effet, assez risqué. Tout ce que voit Rembrandt est déjà ici du Rembrandt, le monde est définitivement clair-obscur. Si l'on voulait être sévère (et plaisanter), on dirait que Rembrandt n'avait aucun mérite puisque tout était déjà tel qu'il le peint. Mais la prouesse technique du film plonge le spectateur dans le rêve du pigment, de la pâte, de la trace. Nul bavardage, juste l'apparition de l'image dans l'image, et la maturation comme narration.
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