FILM 4 – Journal d'un photographe de mariage, de Nadav Lapid, 2016, fiction, 40 mn, couleur (Israël). Après deux longs métrages, l'israëlien Lapid s'attaque, en quarante minutes, à un autre objectif: celui d'un photographe de mariage. Filmer l'instant de la photo, non pour travailler le figé, mais au contraire pour insuffler de la turbulence dans cet instant qui préfigure, doublement, la fixation: celle de la pose, celle de l'institution. Le narrateur shoote autant qu'il bouscule. Il exige des couples une chorégraphie cathartique, les incitant à revivre leur rencontre, à revenir aux sources de leur coup de foudre, distillant ainsi, par cet artefact, le doute – ici, ce sont les femmes qui doutent, ne veulent plus se marier, cherchent à se défiler.
Comme le dit au début le narrateur: tout ce que je devais filmer, je ne le filmais pas; tout ce que je ne devais pas filmer, je le filmais, faisant ici allusion au sol et au plafond lors des mariages qu'il filme à ses débuts. En grandissant, c'est autre chose qu'il ne devrait pas filmer qu'il capture – un tristesse chez la mariée, un minaret en arrière-plan. L'objectif, censé réifier, va précisément jouer le rôle inverse: prévenir le sujet du danger de la réification.
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