FILM 3 – Happy End, de Michael Haneke, travaille, une fois de plus, mais pour ainsi dire en chœur cette fois-ci, mes motifs de la torsion, de l'effondrement, du glissement.
L'image est la première touchée, avec en guise de premier plan une scène filmée au portable, accompagnée de la saisie d'un texte. La voix off a été remplacée par l'immédiateté descriptive du commentaire, le film est en train de se faire, à l'insu de la personne filmée. On verra ensuite, toujours dans ce cadrage-cercueil que favorise l'écran de portable, un hamster défoncé au lexomil, puis un autre mammifère plus évoluée sur un canapé… L'homme est cobaye? Avec Haneke, en tout cas, les valeurs bourgeoises ne sont qu'une cage abritant une roue dans laquelle tournent les lâchetés et les faiblesses.
Autres scènes"rapportées", celle d'une caméra de chantier, montrant l'effondrement soudain d'une structure; celle d'un fil de discussion révélant un adultère… La question ici traversée est peut-être celle de la passation. Que transmettre quand les relais sont pourris? A la fin du film, le personnage jouée par Trintignant, comme exfiltré du précédent Hanecke, Amour, montre à une fillette suicidaire un album de photos — l'exhibition de ce médium ancien précèdera de peu un "fondu à l'eau".
On retiendra surtout la scène du restaurant, une scène en "noir et blanc", où pour une fois, plutôt de que tordre ou dérouter, Haneke laisse parler le contraste social dans sa plus simple expression.
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