Film n°8 – Le Miroir, d'Andrei Tarkovski, 1974, 1h46
Impossible ici bien sûr de revenir en détail sur la beauté de ce "Miroir", à la fois double et déformant, sur le brouillage quasi proustien auquel se livre le cinéaste malade sur son enfance puis sur son couple, sa condition de père. En revanche, attardons-nous sur la première scène, que la suite fait souvent oublier.
L'enfant allume la télé et le spectateur est alors transporté dans la scène diffusée : une femme hypnotise un jeune homme bègue et, par la suggestion, le débarrasse de son handicap. Commencer ainsi Le Miroir n'a bien sûr rien d'anodin. Avant d'en venir aux souvenirs, aux chassés-croisés entre passé et présent, Tarkovski nous place dans un monde intermédiaire, en noir et blanc, un écran dans l'écran, des limbes pour ainsi dire, où se déroule une scène cathartique.
Hypnose, suggestion, guérison. Ici, curieusement, il s'agit d'oublier (un blocage), alors que tout le film baignera dans le souvenir. Quelqu'un n'arrive pas à s'exprimer, n'arrive pas à parler sans piétiner dans la langue: il s'agit donc de convoquer chez lui les forces latentes de sa volonté subconsciente afin qu'il surmonte l'obstacle de sa diction entravée. Faut-il en conclure que, pour Tarkovski, la caméra se livre sur le sujet filmé également à un processus hypnotique? Paradoxalement, l'image du miroir, elle, renvoie, au dédoublement, qui semble faire écho au bégaiement. On pourrait donc en inférer une nuance structurelle entre les motifs du bégaiement et du dédoublement. Le premier est stérile, de l'ordre de l'empêchement, du statique – il nécessite l'oubli. L'autre est dynamique, il répète mais pour faire naître des différences – il convoque la mémoire. Mais tous deux, à leur façon, se reflètent aussi…
Faut-il dès lors s'étonner qu'au thème de l'hypnose, qui inaugure le film, réponde celui de la lévitation, quand la mère flotte dans les rêves de l'enfant ? Le souvenir, on le sent bien, est chez Tarkovski un acte magique, le sésame créatif permettant de traverser le miroir.
et pendant que certains se rincent les deux yeux (pour ne pas voir le reste
RépondreSupprimerLa NASA nie avoir envoyé des enfants-esclaves sur Mars
« Nous pensons qu’il existe une colonie sur Mars, peuplée d’enfants kidnappés et envoyés dans l’espace », explique Robert David Steele. « Une fois sur Mars, ils n’ont pas d’autre alternative que de devenir esclaves de la colonie. » M. Jones renchérit en affirmant que la NASA, l’agence spatiale américaine, ne « souhaite pas qu’on regarde de plus près » ce qui se passe sur Mars, preuve qu’il s’y passe des choses pas très nettes.
ce sont bien les memes qui nous expliquaient qu'on pouvait pas franchir je sais plus quelle barrière de radiation pour atteindre la lune ? mais déposer des gosses sur Mars c'est ok ? ^^
SupprimerVous vous trompez Jean-Louis, ici Claro parle du Miroir, pas de Solaris, ne confondez pas !
SupprimerJules
Est-ce l'acte de penser qui s'écrit et questionne, la grâce volubile d'une langue derrière un regard charbonneux qui séduit ? "Le miroir" renvoie à un univers qui nous parle de Tarkovski, un réalisateur, un point de vue. Les Usa ont fait un remake de Solaris (1972) de ce même réalisateur, en 2002, avec George Clooney qui repart encore dans l'espace, filmique-ment, pour y rester encore une fois, Avec Gravity (2013) O'Brother, la grâce du Stalker (Tarkovski, of course) nous parle encore d'espace, sans NASA, et de territoire, à travers "Le miroir", quel univers, quel espace nous est donné, à voir, ou méditer, en lévitation ou méditation, de l'écran à la vie, de la page à l'élan, des doigts sur le clavier à la chair des Tomates tueuses sans retour (1988) vers le futur ou du souffle au baiser des Rois du désert (1999) voyageurs en jeep, Burn after reading ou continue d'écrire parce l'espace, l'espace, bégaiement poétique, ne suffit pas, pour ne pas citer James Bond, Hors d'atteinte, l'écran reproduit, mais qui, Monuments Men, des Chèvres du Pentagone a In the air, qui, with a dangerous mind's confessions, qui, Good night-club and good luck, à la poursuite de demain ou des Marches du pouvoir aux marchés financiers dont nous avions déjà effleuré, Money Monster, la thématique, sans y être invitée, ni attendue, alors, alors, bel été, lecteurs, ou spectateurs de films.
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