Ce serait très bien, la littérature, si les lecteurs comprenaient un jour ce que c'est. Pas du tout. Un type qui écrit deux cents pages sur sa veulerie, sa saloperie, sa médiocrité, son néant, allez, on lui file le prix Goncourt. Quel talent! Le type est content. Le talent sauve tout. D'où cette nuée de terribles, d'imbéciles heureux qui couvrent les catalogues d'éditeurs grâce à la faculté qu'ils ont de dire qu'ils n'existent pas. Si on savait lire, on serait stupéfait de l'aveu d'imbécillité de la plupart de nos auteurs actuels. Ils crient leur vide et on leur trouve du talent, voire autre chose. Tout ça, parce qu'on ne sait jamais. Si on loupait un Miller, un Genet, un Kafka, vous vous rendez compte! Cette peur fait publier, rend publiable, 80 % de notre littérature actuelle.
Ah, mais c'est que notre clavier a un petit problème aujourd'hui: en effet, impossible d'actionner la fameuse touche 3, celle qui correspond aux guillemets, ce qui explique que le texte que vous venez de lire, ce texte qui commence par !Ce serait très bien! et se finit par !notre littérature actuelle! n'a pu par conséquent bénéficier des indispensables guillemets qui nous auraient permis d'indiquer d'emblée qu'il s'agissait d'une citation, dont l'auteur est Georges Perros, extraite des Papiers collés II, ouvrage paru en 1973 que nous citions d'ailleurs hier.
Voilà, le mal est réparé. En partie.
Lequel Georges Perros, décidément, consacrait beaucoup de temps à relire et corriger les manuscrits de Butor (et aussi ceux de Klossowski, mais ça, c'est une autre histoire).
RépondreSupprimerToute allusion à Houellebecq serait purement fortuite, quoique pertinente adonf.
RépondreSupprimerMerci pour la découverte de Perros. Je suis aux Papiers collés (1, je suppose), dont j'ai déniché dans les caves de la Marne un exemplaire de 1960, et déjà je ris à toute gorge en les communs transports.
RépondreSupprimer"Ce jeune promet !"