Du 26 au 30 septembre ont lieu, à Manosque, "Les Correspondances". On le sait, il ne s'agit pas d'une manifestation à la gloire de la passion épistolaire pas plus que d'un grand raout organisé par les Postes (ni d'un long colloque autour du poème de Baudelaire), même s'il y est question de lettres, même si la Fondation la Poste y apporte son substantiel écot, même si on pourra y entendre de longs échos qui de loin se confondent. Cette année, une fois de plus, la manifestation littéraire accueille une tripotée d'auteurs et organise lectures, concerts et rencontres. Ça a commencé mercredi avec une déambulation littéraire de Frédéric Forte et un concert des Têtes Raides scandant du Genet et du Vian. Jeudi, le niortais Enard s'est entretenu avec le colombien Juan Gabriel Vasquez et le grand Marcon a honoré Rimbaud comme il se doit, tandis que Dominique A., pierre de touche des Correspondances, a donné une lecture musicale. Comment s'en plaindre?
Nous sommes vendredi, si l'on en croit le calendrier (des Postes!) et on a hâte d'aller écouter François Bon et Pascal Dibie nous parler de ce qui tient dans la main et ne fond pas dans la tête (objets + portes à 16h30). Il y a aussi Joy Sorman à la même heure (on va donc se couper en deux, mais comme c'est pour entendre parler boucherie et abattoir, ça fait sens), Emmanuelle Pireyre avec un one-woman féérie à 17h, et Manuel "Autour" Candré à 18h… (et re-Dominique A à 22h30).
Le samedi, je serai présent pour les Apéros littéraires du comité de lecture, à 11h du matin (on met son réveil, hein) en compagnie de Joy Sorman. Puis je m'entretiendrai à 15h, place de l'Hôtel-d'Herbès avec Arno Bertina sous la houlette de Yann Nicol, on causera donc LSD et balle jaune. Vous pouvez également m'écouter lire un extrait de mon livre sur le site de Télérama – ne réglez pas votre poste, c'est normal si c'est frituré et cascadé… Le soir, comment ne pas aller s'étendre dans Le Cantique des Cantiques et savourer un Hommage à Mahmoud Darwich avec Rodolphe Burger au chant et à la guitare? C'est à 21h, dans la Grande salle du théâtre Jean-le-Bleu.
Dimanche, à 11h, une évidence: Olivier Cadiot dans la petite salle du même théâtre pour une lecture rencontre. A 15h, le docteur Deville causera maladies graves place de l'Hôtel de Ville et on s'en réjouit. Et à 18h30, pour ceux qui seront restés jusqu'au bout, allez voir le film de Laurent Cantet, Foxfire (adapté d'un roman de Joyce Carol Oates), en présence du réalisateur et des productrices du film, les délicieuses Carole Scotta et Caroline Benjo (Haut et Court) auxquelles mon roman Tous les diamants du ciel est dédié, si vous voulez tout savoir.
Bon, il y a des tonnes d'autres choses à voir et lire. Le programme est là. Vous êtes grands, vous saurez vous débrouiller. Sinon, le timbre vert coûte 0,57 centimes d'euro et permet d'envoyer jusqu'à 20 grammes de marchandise licite. Et, oui, Jean Giono a bien habité à Manosque : au 1, rue Torte, où il est né le 30 mars 1895 ; au 14, rue Grande, où ses parents ont déménagé peu de temps après ; au 8, rue Grande, où il s'est installé en 1930, après son mariage. On ne vous avait donc pas menti au sujet du hussard immobile qui voyage sur les toits. On déplorera en revanche qu'on ne nous parle jamais de cet autre Manosquin, Elémir Bourges, l'immortel auteur de Les oiseaux s'envolent et les fleurs tombent. Ou pas.
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