L'auteur part parfois en promo.
L'auteur participe parfois à une rencontre en librairie.
L'auteur doit alors parler, lire, mais aussi: dormir. Récupérer. Reprendre des forces. Donc: dormir.
Pour cela, l'auteur se rend à l'hôtel. Il pénètre dans la chambre de son hôtel. Pour récupérer. Dormir. Mais les chambres d'hôtel sont parfois comme les mauvais livres: elles ne semblent pas vouloir de votre présence. Témoigner est donc important, même à visage couvert.
L'auteur croyait savoir où il
avait rangé le sommeil, mais impossible de le trouver, c'est le bordel.
L'auteur parlemente avec sa
chambre pour la convaincre de le libérer.
L'auteur envisage d'écrire un terrifiant
livre catastrophe inspiré de faits réels mais surtout d'une chambre d'hôtel.
L'auteur essaie de pousser un
peu le mur de gauche pour enjamber le lit-cage et atteindre le bouton qui
déclenche la troisième guerre mondiale.
"Allô, la réception?" L'auteur veut savoir s'il est possible de se faire monter une bouteille d'arsenic.
C'est pour Igor, le surprenant phasme rouge.
C'est délicat de
dormir sur un rebord de fenêtre, mais au moins ça donne une certaine
contenance. Et puis les lits c'est ringard. Enfin, surtout celui-là.
L'auteur sait désormais où a
dormi Marc Lévy le jour où il a trouvé son titre "Et si c'était vrai?"
C'est décidé: demain l'auteur rase cet hôtel gratis.
De toute façon l'auteur en avait sa claque des cinq étoiles.
Peut-être que la personne qui a construit cet hôtel n'aime pas les livres de l'auteur. L'auteur cherche une explication
rationnelle en s'efforçant de ne pas paniquer.
L'auteur n'est guère étonné que
le seul numéro de téléphone fourni par la documentation de l'hôtel soit celui
des urgences.
Gentil, le rat, gentil.
Tout doux. Tout d———— HIHIHIHI !!! (L'auteur discute avec un animal.)
Pour cinq euros de
plus, l'auteur croit savoir qu'ils fournissent une pelle. L'auteur n'ose pas deviner pour quoi faire.
Apparemment, le matelas
est ventriloque.
L'auteur se demande s'il est normal que la
moquette geigne.
L'auteur prend les mesures qui
s'imposent – c'est vite fait, d'ailleurs: un mètre dix sur soixante centimètres.
L'auteur ne risque pas de
glisser dans la douche, il n'y a pas la place.
Tout compte fait, l'auteur a
été inspiré en apportant avec lui une ampoule de rechange et un piège à
blaireau.
L'auteur constate (ou suppose) que les
canalisations des autres chambres sont reliées à des enceintes quadriphoniques.
C'est la première fois
que l'auteur trouve douze cintres et zéro tringle dans un placard.
L'auteur essaie d'ouvrir le
mini-bar depuis vingt minutes quand il a comprend soudain qu'il s'agit en fait d'une
peinture abstraire collée au mur.
L'eau fuit, et l'auteur ne
peut que la comprendre.
L'auteur n'en revient pas: même
l'oreiller souffre de malformations !
L'auteur n'avait jamais pensé
que le papier peint pouvait servir à empêcher le mur de tomber. Eh bien si.
L'auteur vient de trouver enfin
la fenêtre ! Elle était tellement timide qu'elle s'était déguisée en trou de
chiotte.
L'auteur murmure tout bas le mot
"luxe" pour voir si sa chambre d'hôtel est bilingue.
L'auteur apprécie à sa juste
valeur le calendrier accroché au mur mais se demande pourquoi cette année n'est
référencée nulle part.
L'auteur ne comprend pas
vraiment à quoi sert ce ventilateur et suppose donc qu'il ne s'agit pas d'un
ventilateur mais d'une broyeuse.
La réception: Vous
n'avez besoin de rien. L'auteur: Non, de ce côté-là je suis servi, merci.
L'auteur vient d'allumer la
télé, par simple curiosité, et n'est même pas surpris: Interville 1976, rediff.
Mystère de la lampe de
chevet qui ne s'allume que quand l'auteur touche le mur avec ton pied.
L'auteur vient de comprendre le
sens caché du mot "couvre-lit". Ce n'est pas une métaphore, c'est sûr.
L'auteur se demande bien
pourquoi le rideau de douche porte l'étiquette "Approved by Psycho".
L'auteur constate que même le miroir renvoie
une image dont il n'a que faire.
L'auteur n'ose imaginer à quoi
ressemble le petit déjeuner, mais soupçonne déjà l'existence du café parfumé à
la carotte.
L'auteur découvre que la douche a l'étonnante
particularité de renouveler l'idée assez caricaturale qu'on se fait du filet
d'eau froide.
Quand l'auteur leur demande
de faire sa chambre, en fait, il leur demande de la fabriquer, vu qu'elle n'a
pas l'air finie.
L'avantage de cette chambre d'hôtel (est obligé de reconnaître l'auteur) c'est qu'on n'a pas besoin de laisser de mot en cas de suicide. Tout le monde
comprend la raison de votre geste.
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