vendredi 21 septembre 2012

Impressions d'hôtel

L'auteur part parfois en promo.
L'auteur participe parfois à une rencontre en librairie.
L'auteur doit alors parler, lire, mais aussi: dormir. Récupérer. Reprendre des forces. Donc: dormir.
Pour cela, l'auteur se rend à l'hôtel. Il pénètre dans la chambre de son hôtel. Pour récupérer. Dormir. Mais les chambres d'hôtel sont parfois comme les mauvais livres: elles ne semblent pas vouloir de votre présence. Témoigner est donc important, même à visage couvert.


L'auteur croyait savoir où il avait rangé le sommeil, mais impossible de le trouver, c'est le bordel.
L'auteur parlemente avec sa chambre pour la convaincre de le libérer.
L'auteur envisage d'écrire un terrifiant livre catastrophe inspiré de faits réels mais surtout d'une chambre d'hôtel.
L'auteur  essaie de pousser un peu le mur de gauche pour enjamber le lit-cage et atteindre le bouton qui déclenche la troisième guerre mondiale.
"Allô, la réception?" L'auteur veut savoir s'il est possible de se faire monter une bouteille d'arsenic. C'est pour Igor, le surprenant phasme rouge.
C'est délicat de dormir sur un rebord de fenêtre, mais au moins ça donne une certaine contenance. Et puis les lits c'est ringard. Enfin, surtout celui-là.
L'auteur sait désormais où a dormi Marc Lévy le jour où il a trouvé son titre "Et si c'était vrai?"
C'est décidé: demain l'auteur rase cet hôtel gratis.
De toute façon l'auteur en avait sa claque des cinq étoiles.
Peut-être que la personne qui a construit cet hôtel n'aime pas les livres de l'auteur. L'auteur cherche une explication rationnelle en s'efforçant de ne pas paniquer.
L'auteur  n'est guère étonné que le seul numéro de téléphone fourni par la documentation de l'hôtel soit celui des urgences.
Gentil, le rat, gentil. Tout doux. Tout d———— HIHIHIHI !!! (L'auteur discute avec un animal.)
Pour cinq euros de plus, l'auteur croit savoir qu'ils fournissent une pelle. L'auteur n'ose pas deviner pour quoi faire.
Apparemment, le matelas est ventriloque.
L'auteur se demande s'il est normal que la moquette geigne.
L'auteur prend les mesures qui s'imposent – c'est vite fait, d'ailleurs: un mètre dix sur soixante centimètres.
L'auteur ne risque pas de glisser dans la douche, il n'y a pas la place.
Tout compte fait, l'auteur a été inspiré en apportant avec lui une ampoule de rechange et un piège à blaireau.
L'auteur constate (ou suppose) que les canalisations des autres chambres sont reliées à des enceintes quadriphoniques.
C'est la première fois que l'auteur trouve douze cintres et zéro tringle dans un placard.
L'auteur essaie d'ouvrir le mini-bar depuis vingt minutes quand il a comprend soudain qu'il s'agit en fait d'une peinture abstraire collée au mur.
L'eau fuit, et l'auteur ne peut que la comprendre.
L'auteur n'en revient pas: même l'oreiller souffre de malformations !
L'auteur n'avait jamais pensé que le papier peint pouvait servir à empêcher le mur de tomber. Eh bien si.
L'auteur vient de trouver enfin la fenêtre ! Elle était tellement timide qu'elle s'était déguisée en trou de chiotte.
L'auteur murmure tout bas le mot "luxe" pour voir si sa chambre d'hôtel est bilingue.
L'auteur apprécie à sa juste valeur le calendrier accroché au mur mais se demande pourquoi cette année n'est référencée nulle part.
L'auteur ne comprend pas vraiment à quoi sert ce ventilateur et suppose donc qu'il ne s'agit pas d'un ventilateur mais d'une broyeuse.
La réception: Vous n'avez besoin de rien. L'auteur: Non, de ce côté-là je suis servi, merci.
L'auteur vient d'allumer la télé, par simple curiosité, et n'est même pas surpris: Interville 1976, rediff.
Mystère de la lampe de chevet qui ne s'allume que quand l'auteur touche le mur avec ton pied.
L'auteur vient de comprendre le sens caché du mot "couvre-lit". Ce n'est pas une métaphore, c'est sûr.
L'auteur se demande bien pourquoi le rideau de douche porte l'étiquette "Approved by Psycho".
L'auteur constate que même le miroir renvoie une image dont il n'a que faire.
L'auteur n'ose imaginer à quoi ressemble le petit déjeuner, mais soupçonne déjà l'existence du café parfumé à la carotte.
L'auteur découvre que la douche a l'étonnante particularité de renouveler l'idée assez caricaturale qu'on se fait du filet d'eau froide.
Quand l'auteur leur demande de faire sa chambre, en fait, il leur demande de la fabriquer, vu qu'elle n'a pas l'air finie.
L'avantage de cette chambre d'hôtel (est obligé de reconnaître l'auteur) c'est qu'on n'a pas besoin de laisser de mot en cas de suicide. Tout le monde comprend la raison de votre geste.

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