mercredi 20 juillet 2016

Cannibales et cosmonautes: la rentrée littéraire 2016 au pas de charge

Bon, on a encore un mois pour se détourner les pouces entre les pages, mais ça approche, et les rotatives ont déjà moulu le grain des encres – oui, je sais, mais il fait plus de trente degrés, et le cerveau commence à donner des signes de désertification… Que nous mijotent donc les éditeurs, côté littérature française ?

On est appâté par Cannibales, de Régis Jauffret. On a envie de Continuer de Laurent Mauvignier et de côtoyer  sorcières et cosmonautes – avec d'un côté Les sorcières de la République de Chloé Delaume (Seuil) et de Les cosmonautes ne font que passer, d'Elitza Gueorguieva, auquel on espère une belle trajectoire.

Allez hop, filons chez les Allemands, où faute de totem on se régalera de Tabou, de Ferdinand von Schirach, histoire de voir quel sort romanesque a été réservé à Daguerre. Et comme on sera encore en août, escale indispensable chez Eric Vuillard, avec son 14 Juillet (Actes Sud). Passons quelques heures dans les Saisons des ruines, avec Bertrand Schmid (L'Age d'Homme), mais fuyons devant Nous les chats, de Bernard Werber, qui devrait être suivi forcément un jour par Le rat dévie et Souricette découvre la levrette. Empruntons plutôt la Contre-Allée, qui publie Elisée, avant les ruisseaux et les montagnes, une évocation du jeune Elisée Reclus. Inutile de préciser qu'on ne jurera que Par la main dans les enfers, de Pierre Guyotat (mais il faudra attendre octobre). On salive déjà devant La Cheffe: roman d'une cuisinière, de Marie NDiaye (Gallimard).

On est profondément sceptique devant California Girls, de Simon Liberati, qui ô surprise parlera de sexe, de drogue et de rock. On fait aussi un détour salvateur pour éviter les Molécules du brigadier Bégaudeau. En revanche, il est possible pousse jusqu'à Alger, sans moi, de Jean-Louis Yaïch (Nadeau). Enfin, certitude d'aller lever la jambe au Bal des ardents, de Fabien Clouette (L'Ogre). On fera les Yeux noirs avec Frédéric Boyer (POL). Bien, maintenant, sortons Le Grand Jeu avec Céline Minard (Rivages). Inutile bien sûr d'aller en Province, de Richard Millet, qui pourtant promet de nous parler de "l'amour impossible entre hommes et femmes" (de race blanche, on suppose…). On demandera en revanche à Stéphane Audeguy de nous raconter l'Histoire du lion Personne (Seuil) et à Laure des Accords de nous présenter Grichka (Verdier).

Voilà, ce premier effeuillage vous était offert par l'association des amis du travail pendant les vacances.


2 commentaires:

  1. Ah Le Grand Jeu de Céline Minard est d'une beauté sans nom ! À lire d'une traite, mais en savourant chaque phrase.

    Personnellement, j'ajouterai à cette liste Légende de Sylvain Prudhomme chez L'arbalète. Une plume magnifique, des paysages à couper le souffle, pléthore de scènes marquantes et des personnages hyper touchants. Vraiment un très beau livre.

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