samedi 1 juin 2013

Chevillard dans le bac à sable (et Cadiot/Quintane en plein Farah)

Je me permets – pardon: j'insiste pour  vous signaler la présence exceptionnelle d'Eric Chevillard à la librairie Le Monte en l'Air (71, rue de Ménilmontant / 2, rue de la Mare, 75020 Paris) ce soir, samedi 1er juin à partir de 18h30. Il dédicacera avec Frédéric Rébéna l'album pour enfants que viennent de publier les éditions Hélium, La ménagerie d’Agathe. Si vous avez des enfants, allez-y. Si vous n'en avez pas, allez-y quand même (ou faites-en le soir après y être allé). Voici ce que nous en dit le libraire qui l'accueille:
Eric Chevillard fait ici l’inventaire des jouets de sa fille Agathe dont il constate l’écart de formes, de matériaux (« Les vrais canards ne sont pas en plastique. Ils sont en viande et en plumes comme vous et moi »), de taille et de fonction, avec les animaux du monde réel. Agathe ferait bien de se méfier : les jouets animaux, ces compagnons si innocents, si doux, si malléables (le tigre qui se laisse enfoncer le doigt dans le nombril, la girafe Sophie qui émet un coup de klaxon quand on l’écrase, l’ourson recouvert de vraie fourrure…) sont, dans la réalité, des êtres sauvages parfois terribles, indomptables, tout à fait étrangers à l’univers protégé de l’enfance. De ce balancement entre le monde des jouets qui évoque souvenirs, jeu et sensations, et celui du monde animal, surgissent des textes surprenants, servis par une langue sonnante et simple, toujours à la portée de l’enfant. On se délecte de ces bijoux littéraires qui laissent apparaître derrière l’ironie de l’écrivain la tendresse du père, renversent le point de vue. Ils inspirent à Frédéric Rébéna une liberté totale dans son traitement de l’illustration, qui passe du croquis libre au grand dessin naturaliste, de la drôlerie d’un petit jouet à la splendeur impressionnante d’un félin.

Et en prime, parce qu'on n'est pas radin, un extrait :
"Agathe possède un petit éléphant multicolore. C’est n’avoir rien compris du tout à l’éléphant. Agathe se trompe sur toute la ligne. Et de un, le vrai éléphant est un énorme éléphant. Et de deux, il n’est bariolé que de gris. En plus de cela, il barrit quand il a quelque chose à dire, même si ce n’est pas très important, tandis que le petit éléphant d’Agathe est muet comme une carpe dont il a d’ailleurs aussi la taille et, sur les flancs, les belles écailles bigarrées. Alors la question se pose : se pourrait-il que l’éléphant d’Agathe, si peu crédible en tant qu’éléphant, soit en réalité une vraie carpe ?"

A signaler, au même endroit, le lendemain, une rencontre à ne pas rater non plus – là encore je relaie les infos fournies par le libraire (et me désole de ne pouvoir être présent à ces deux rencontres, mais je serai en Normandie, au festival Terres de Paroles, où je converserai avec Mathieu Riboulet et Anne Serre, on ne peut pas être partout, déjà que c'est difficile d'être quelque part, hein), donc, comme je le disais, voici le programme du dimanche :

Dimanche 2 juin à 17 heures, vous êtes conviés à une rencontre festive à la librairie-galerie Le Monte-en-l’air pour célébrer le lancement de l’essai Le Gala des incomparables, un livre d’Alain Farah consacré à deux des œuvres les plus inventives et exigeantes de la littérature française contemporaine : celles d’Olivier Cadiot et Nathalie Quintane.

Au cours de cette après-midi, Nathalie Quintane, Olivier Cadiot et Alain Farah se prêteront au jeu de la discussion en tentant de réfléchir au statut de l’invention littéraire et de la résistance politique dans leurs travaux respectifs.

2 commentaires:

  1. Déjà commandé pour une autre Agathe, 7 ans aujourd'hui. J'espère qu'elle me le lira, le soir, avant de m'endormir....

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  2. C'est pas sympa de remuer le couteau dans la plaie.

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