Bon, on ne vas couper les cheveux par quatre chemins: à la rentrée, les éditions Grasset publieront le nouveau texte de Yann Moix, Naissance, qui fait plus de mille pages. Quelques bruits courent déjà sur la bête, un peu comme des puces instables sur un labrador fougueux. De quoi s'agit-il? se demande-t-on à Haut-Lieu, dans la Marne. Mystère… On dispose pourtant de quelques éléments très précis, comme par exemple l'argument de départ, quasi obstétrical : "Ce roman raconte comment son narrateur est venu au monde." Curieux de nature, mais aussi de culture (et friand d'anecdotes), nous avons voulu en savoir plus et, après quelques vains pots distribués çà et là, nous avons réussi à nous procurer le début de ce magnum opus:
"Je suis sorti du seul ventre possible : celui de ma mère. Je me souviens plus comment c'était à l'intérieur : il faisait chaud, comme dans toutes les mères. Dans les pères en général il fait plus froid : on viendrait au monde enrhumé. Ce n'était ni une bonne ni une mauvaise mère : une simple mère, toute bête, biologique et humaine, qui fait des grimaces à la clinique, vous impose des manies, vous façonne une vie pour la vie. Je ne suis pas mort à la naissance, du coup je mourrai à la mort."
"Je mourrai à la mort." Euh, oui, bon, on dira ce qu'on voudra, mais… Ah non pardon, une personne tenant à garder l'anonymat nous précise in extremis que l'incipit que nous venons de citer est en fait le début d'un de ses romans précédents, Panthéon. Au temps pour nous. Ouf.
Bon, en tout cas, ce qui va être rigolo et amusant, c'est que chaque fois qu'un journal citera des passages du nouveau roman de Moix, il devra préciser qu'il s'agit "d'un extrait de Naissance." Les occasions de rire sont rares, alors ne boudons pas notre plaisir.
C'est excellent, comme toujours... merci ! Le cannibale se doit de garder la dent dure et de goûter pour nous à pleines mâchoires les ouvrages qui, sinon, pourraient nous intoxiquer gravement... je propose d'ailleurs l'apposition sur tous les mauvais romans d'un avertissement : attention, cet ouvrage nuit gravement à la littérature et peut vous faire mourir d'ennui !
RépondreSupprimerSi je comprends bien Yann Moix est le fruit d'une digestion difficile... Et une sorte de mort-vivant.
RépondreSupprimerSi j'étais lui, j’appellerai sobrement mon livre : Grumeaux.
Et je n'en ferai pas un mille-feuille.