lundi 27 mai 2013

Batman pour fanatiques et néophytes

Si vous êtes hispanophone, ce livre peut vous intéresser. Bon, si vous n'êtes pas hispanophone, c'est peut-être l'occasion ou jamais pour apprendre la langue de Cervantès (vous avez remarqué qu'on dit "la langue de Cervantès" mais qu'on ne dit jamais "la langue de Francisco González Ledesma" – mystère…). C'est un recueil comportant dix textes, dix variations libres sur le thème de Batman, publié par l'éditeur espagnol Alpha Decay. Et ça s'appelle comme le laisse entendre le titre de ce post: Batman desde la periferia, un libro para fanaticos o neofitos.
Au menu, Juan Francisco Ferré (auteur publié par le Passage du Nord-Ouest), Blake Butler (bientôt chez Actes Sud), Greg Baldino, Eloy Fernandez Porta (allez voir chez Inculte), Laura Fernandez, Claro (ben oui, quoi…), Javier Calvo, Elisa G. McCausland, Aaaron Swartz et Slavoj Zizek.
Alpha Decay est un éditeur selon notre cœur, notre cerveau et nos vibrations. Basé à Barcelone, il est un peu le pendant ibérique de la collection Lot49, mais en beaucoup plus éclectique. A son catalogue figurent rien moins que Javier Toméo, Jim Dodge, Richard Yates, Dürrenmatt, Stewart Home, Dominique Ané (oui, c'est Domnique A.), Jules Boissière, J.M. Coetze, John Coltrane, Julio Cortazar, William Faulkner, etc.
Alpha Decay va être également le premier éditeur espagnol à publier une traduction espagnole (tant qu'à faire…) de La Maison des Feuilles, de Mark Z. Danielewski. Ils ont été les premiers aussi à publier le sublimissime essai de Blake Butler sur l'insomnie.
Mais revenons à Batman. Le texte que j'ai donné à Alpha Decay (merci à Ana S. Pareja de m'avoir sollicité!) s'intitule "Madman Batman". Et c'est  l'excellent Robert Juan-Cantavella, dont LOT 49 a publié Proust Fiction, qui l'a traduit. Je ne lis pas l'espagnol, mais je fais confiance à mon ami Robert, par ailleurs traducteur de Mathias Enard. Je te laisse donc juge, ô lecteur hispanophone (ou carrément espagnol) du début de ma nouvelle:
"En la noche del cerebro todo es blanco, de un blanco que recuerda a la grasa de las tripas, a la arruga en la mortaja. Por mas que el ojo perciba formas, colores y un buen monton de intercambios ilicitos bajo los soportales, el cerebro todo lo registra en blanco, todo lo concibe de un modo immaculado que no contempla matices ni degradados, fallos ni incertidumbres."

3 commentaires:

  1. Bon, c'est très bien tout ça, mais est-ce que les clarophiles lecteurs non hispanophones qui n'ont pas le loisir d'apprendre la langue de Sainte Thérèse d'Avila (tiens, on l'oublie aussi souvent celle-ci quand on parle de la langue de Gabriel Garcia Marquez) avant la (très hypothétique et très lointaine) retraite peuvent envisager d'avoir un jour (pas trop lointain, si possible, celui-là) accès au texte français ?

    Clarolâtrement vôtre...

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  2. Pour un traducteur c'est fort de nous planter dans l'original, une histoire de nuit de blanc de linceul, de plis de chute d'incertitudes, sans vous et avec cette image de diabolo pas franchement de quoi sauter par la fenêtre.

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  3. Cher Claro
    je connais votre culture encyclopédique et éclectique... mais si vous n'avez pas encore lu Javier Calvo, je vous le conseille...

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