Le Clavier ne fait pas que lire
et écrire, il cuisine aussi, ce qui explique sans doute le soupçon de
cannibalisme qui pèse sur lui (il triche aussi au Monopoly, mais bon, nobody is perfect). C’était le week-end
de l’Entrecôte, a-t-on cru comprendre, quand chantent, en langues de feu, les
saints brûleurs du fourneau. L’esprit saint venu visiter l’épeautre. Amen. On a
donc mis nappe et tablier, dressé la table comme s’il s’agissait d’un tigre de
Sibérie et inspecté cette riante morgue qu’est le frigo. En amuse-bouche, ou
mise en bouche, ou régale-gosier, bref, pour commencer, on a sorti le radis
noir de son anonymat, on l’a découpé en fines tranches sur lesquelles on a
déposé une cuillérée de tarama, orné d’une lunule de raisin frais et de quelques
minuscules gravats de châtaigne émiettée.
On a également tartiné quelques
toasts de foie gras au sel de Guérande rehaussé d’un sceau de chutney à la
prune à tomber par terre de la maman de Mathias. Les amis ont des mères, et ces
mères savent faire des choses : ergo,
les amis sont précieux.
En plat unique, on a opté pour un
vert velouté, quasi mousseux. Qu’y a-t-on ingrédienté ? Un brocoli
détaillé, deux petits fenouils émincés, un oignon ciselé, quelques châtaignes,
et même, ô folie, un chouïa de foie de morue fumée (parfois, l’audace, comme le
crime, paie). Le blender a rugi, persuadé qu’on préparait un milk-shake aux
orties. Puis, hop, quelques copeaux de foie gras en déco, un vertigo de sirop
balsamique, quelques pincées de cannelle sur le bord de l’assiette.
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Le temps d'une cinquantaine de pages de Claude Simon? Moi qui viens de dévorer l'Acacia, n'ai pas pu m'arrêter avant la fin du régal, jusqu'à lécher l'assiette! C'est combien, le temps de cette cinquantaine de pages? Vous auriez pu l'indiquer entre parenthèses!
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