Le Clavier a décidé d'être utile, à défaut d'être agréable. Aujourd'hui, donc, nous ne vous parlerons ni de la catachrèse chez Emmanuel Hocquard ni du déni historiciste chez Enid Blyton. Non. Aujourd'hui, nous vous donnerons un cours de mécanique. C'est bien beau de s'enfiler les dernières nouveautés parues chez POL, de dénicher une perle dans le catalogue de La Fosse aux Ours ou de repérer une curiosité à paraître au Vampire Actif, mais à quoi ça sert si on ne sait même pas changer un joint de culasse, hein? Je vous le demande. Oh, c'est facile de faire le mariole en dissertant doctement sur l'influence des Grands Rhétoriqueurs dans l'œuvre de Raymond Queneau, mais ça n'a jamais colmaté une fuite dans le carbu. Le Clavier va donc vous donner, une fois n'est pas coutume et ne le sera jamais, une info utile.
Ne mettez jamais de sans-plomb dans le réservoir de votre véhicule, si ce dernier marche au diesel. Pourquoi? demandez-vous, de l'air benêt de celui ou celle qui était en train de lire (et de comprendre) un article de fond sur la synchrésie géographique chez Michel Butor. Oh mais c'est très simple. A la différence du gazole, l'essence n'a pas de capacité lubrifiante pour des pièces aussi sensibles. Si le pourcentage ne dépasse pas 5% de la capacité du réservoir (par exemple 2,5 litres pour un réservoir de 50 litres), contentez-vous de compléter le plein en gazole et de rouler. Mais au-delà de cette proportion, ne démarrez surtout pas votre moteur: vous risquez de détériorer les injecteurs et la pompe à injection, et il vous faudra alors procéder au remplacement des deux. Il faut donc vidanger le réservoir à carburant et utiliser éventuellement ensuite un additif nettoyant et lubrifiant. Et ça, c'est pas la lecture de Guyotat qui vous l'apprendre, les gars.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. D'autres questions? Quoi? Comment je sais tout ça? D'où tire-je une telle connaissance? Euh, eh bien, comment dire, c'est délicat, je reviens juste de la campagne, ma voiture marche au diesel et… Non, rien. Le Clavier ne va vous pomper l'air avec de sordides détails autobiographiques. Et le premier qui ricane, hein, je l'oblige à lire les poèmes de Houellebecq tout nu dans un Décathlon. Non mais.
Je ne ricane pas, je ris de bon cœur.
RépondreSupprimerEt je compatis (un peu), aussi...
Pierre
P.-S. De grâce, pas Houellebecq, monsieur le bourreau!
Savoir à quoi l'on carbure, l'essentielle question.
RépondreSupprimerUn petit conseil d'ami : la (re-)lecture du Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes, de ce cher Robert M. Pirsig, édité au Seuil (réédité en collection point, je crois, mais sans certitude toutefois !) Et je souscris : Pitié, pas de Houellequcq !
RépondreSupprimerJe vous suis ou plutôt vous ai précédé dans cette erreur funeste. Quant à Houellebecq, soyez charitable Caro, ne tirez pas sur l'ambulance.
RépondreSupprimerBien que ne conduisant pas moi-même, j'avoue que l'idée (tentation?) d'un commentaire faussement miséricordieux et affectueusement sarcastique m'a effleuré. Admirable, la manière dont tu as su te montrer dissuasif: Houle en bec, vraiment, je peux pas...
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