vendredi 15 février 2013

Le retour de la manivelle: louées soient les lasagnes

Les lasagnes sont le plat préféré de Garfield (le chat, pas le président américain). Raison de plus pour les cuisiner, donc. On fera de préférence sa pâte soi-même, en sachant qu'un œuf par cent grammes de farine est la règle d'or (à température ambiante, sans oublier le sel, et en battant les œufs à la fourchette comme si vous aviez fait ça toute votre vie). La machine à laminer le pâton – qui est au rouleau à patisserie ce que l'ordinateur est à l'Underwood fera le reste et vous permettra d'effectuer ce geste magique qui a quasiment disparu de nos existences pourtant fort mécanisées: tourner une manivelle. Qui, de nos jours, actionne encore une manivelle? Les voitures démarrent sur un sifflement, les puits se font rares, les orgues de Barbarie ont presque disparu, quant aux vielles à roue, je ne vous en parle même pas. Bref, l'homme a perdu le sens de la manivelle, et il est bon qu'un appareil l'assistant dans sa démarche alimentaire l'aide à retrouver ce geste qui naguère vous donnait l'impression que le monde tournait selon votre bon vouloir.
Concernant nos lasagnes, on conseillera d'insérer entre chaque étage tout ce qui vous semble bon et délicieux. De la ricotta, par exemple, en hommage à Pasolini. Du speck, en non-hommage au serial-killer Richard Speck (1941-1991); mais également des épinards, cette plante potagère popularisée par Catherine de Médicis et Popeye. De toute évidence une sauce tomate, si possible mélangée à de la béchamel (ou béchamelle, les deux orthographes étant admises, quoi qu'en pensent nos stupides correcteurs informatiques). Vous dégusterez le tout en songeant à la similitude troublante qu'il existe entre les lasagnes et les livres. Comme ça, la prochaine fois que vous ouvrirez un livre, vous vous paierez le luxe de saliver en sus.

2 commentaires:

  1. Ah non, il y a des manivelles chez ma belle-mère à Bailleul, pour lever et baisser les lourds volets qui donnent d'un côté de la rue du Musée, de l'autre côté du jardin.

    Je sens, à chaque tour de la mécanique qui grince un peu, mon biceps droit enfler (tel Popeye puisque vous parlez aussi d'épinards), et ça me rassure.

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  2. Il reste les boîtes à musique, employées par Hurel dans certaines de ses compositions, la sirène à manivelle chère à Varèse, et surtout le taille-crayon, le même que celui utilisé par mon instituteur de CE1, et dont il nous autorisait l'utilisation quand nous cassions notre mine (ne cherchez surtout pas une quelconque allusion à je-ne-sais quelle scène primitive, vous vous fourreriez le crayon dans l'oeil jusqu'à la gomme !) Bon, j'ai essayé de coller ici une image de l'objet sus-mentionné, mais apparemment c'est comme l'emploi de l'italique, impossible dans les commentaires, ou alors je suis vraiment trop nul en informatique ! Pour ceux qui ne verraient pas de quoi je parle, tapez "taille-crayon à manivelle" sur n'importe quel moteur de recherche et insérez l'une des photos trouvées à la place de cette phrase.

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