Pierre Assouline, qui était le "parrain" de la manifestation "vo/vf", en ayant donné un compte rendu détaillé et commenté, je ne referai donc pas le bilan du Festival vo/vf qui s'est tenu ce week-end à Gif-sur-Yvette.
En revanche, oui, je répéterai comme Pierre Assouline que ce fut un franc succès, et que ni le temps capricieux ni la géographie un peu "écarté" du lieu – le magnifique Moulin de la Tuilerie – n'ont dissuadé le public de venir nombreux et de manifester un réel intérêt. Il est rare que la première édition d'un nouveau festival se fasse sans couac, et les organisateurs de Vo/Vf peuvent donc être fiers: la réussite était totale (du niveau des interventions à la qualité des repas, tous réalisés par des lecteurs d'exception). Diversité des intervenants, richesse des témoignages et des échanges, le tout dans un lieu cordial, avec une équipe dévouée et dynamique. Le pari était pourtant risqué: imaginer des rencontres sur le thème de la traduction qui ne versent pas dans le colloque ou la superficialité. Le juste équilibre a été trouvé, la traduction servant de tremplin à la découverte du livre étranger, le livre étranger servant d'écho aux problèmes du traducteur. Agnès Desarthe ouvrit d'ailleurs le bal avec un one-woman show aussi drôle que pertinent, qui donna le ton de ces rencontres, jamais guindées, toujours vivantes (Darras en pleine forme shakespearienne, Albert Bensoussan plus souriant que jamais…).
Avis aux institutions (et aux éditeurs) susceptibles d'apporter leur soutien (financier, médiatique, logistique…) dans ce tout nouveau festival qui s'inscrit dans la revalorisation du métier de traducteur: vous pouvez y aller à fond, c'est du solide. Et je ne doute pas que d'ici quelques années, voire quelques mois, le bouche à oreille aidant, nombre de traducteurs n'aient qu'une envie: participer activement à ces rencontres. Rappelons qu'elles sont organisées à l'initiative de deux librairies, l'une à Gif-sur-Yvette, où officient (entre autres) l'excellente Hélène Pourquié et le sensitif Pierre Morize (Liragif), l'autre à Versailles, la Vagabonde, tenue par l'optimiste Sylvie Melchiori. Il faudrait citer également tous les noms de ceux et celles qui ont fait de ces journées un festival hors pair, entre autres l'hyper efficace (et timide) Adeline, mais aussi Gwen, Aurélia et les autres dont je n'ai hélas pas retenu tous les noms mais dont j'ai, comme les autres participants, toujours apprécié le sourire.
Qu'on se le dise: les traducteurs ont enfin leur festival, et c'est un festival de livres et de lecteurs, où l'on a pu constater que le public voulait entendre parler de style, d'écriture, de problèmes de traduction, de rapports auteur/traducteur, etc. La région avait déjà l'habitude des chercheurs scientifiques (avec la présence pas loin du CNRS), elle prendra celle des traducteurs, n'en doutons pas.
A l'année, prochaine donc: de toute nécessité.
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