Vendredi 6 octobre 2017: ça, c'est la date, sauvez-la. L'heure: autour de 19h30. Pour ce qui est du lieu, certains d'entre vous le connaissent déjà: la survoltée librairie Charybde, au 129 rue de Charenton, dans le XIIème arrondissement de Paris. Ce soir-là, je présenterai, avec l'aide aussi sensible que technique de Hugues Robert, le roman d'Alan Moore, Jérusalem. (S'il fait beau, je lirai peut-être un extrait du chapitre 26.) Quelques exemplaires de la version collector ("the black magic book") seront en vente (édition sous coffret, avec un ex-libris signé de Moore, tirage limité à 200 exemplaires, mais attention, il n'en reste déjà plus beaucoup…) Je précise qu'Alan Moore ne sera hélas pas présent à la rencontre, mais qu'il nous a promis de dépêcher sur place son protoplasme exfolié à géométrie variable. Qu'on se le dise.
En attendant, je vous invite à lire la note de lecture rédigée par le libraire, c'est ici. En voici le début:
"Jérusalem » est arrivé en français. Comme l’on ne craint guère l’hyperbole ici, lorsqu’elle est méritée, il semble bien que rien ne sera plus jamais tout à fait comme avant. Dans une époque où le roman (à de belles exceptions près) craint souvent l’épaisseur, sauf à dérouler de bien linéaires intrigues à rallonges dont l’haleine finit par sentir par trop l’artifice, et où le récit peine souvent aussi à maintenir une tension expérimentale, il fallait peut-être un auteur aussi profondément atypique qu’Alan Moore pour oser plonger avec volupté dans un tel défi, et nous offrir in fine un monstre qui ne sort pas de nulle part, loin de là, mais peut nous emmener au bout ou presque de nos appétits les plus fous de lectrice ou de lecteur."
« Jerusalem » d’Allan Moore
RépondreSupprimerA vrai dire j’ai du mal, et à lire et à accrocher. Non pas que ce soit écrit trop petit ou que la langue soit charabiatesque. Nenni, j’ai du mal. Je l’avais marqué dans un premier post chez Charybde, ayant succombé aux sirènes. Non pas celles d’Ulysse(s), ni même celles de Joyce malgré le « Work in Progress » du premier chapitre, ni Lucia, sa fille.
Puis j’ai compris plus ou moins la façon d’écriture, avec ces chapitres décalés dans le temps. C’est donc, presque, une suite de nouvelles, ce qui facilite la lecture par paquets d’une vingtaine de pages. Partant de là, les choses étaient plus claires. Avec toutefois des chapitres inégaux. J’ai bien aimé ceux, récurrents avec Alma, et quelquefois des trouvailles. Non pas celles, sans doute du traducteur comme « Homme ivre, toujours tu siffleras ton verre » ; mais « A quoi servait de presser le pas quand on allait nulle part ». Alors j’ai sauté quelques chapitres. Puis suis revenu en arrière et achevé un peu moins péniblement la première partie. Voilà que j’en suis à la page 433, quelquefois en lisant un peu vite. Toujours aussi enthousiaste….
Au vu des critiques et des comparaisons avec un nouveau Finnegans Wake (la biographie joycenne en moins) ou le livre culte (ce n’est plus l’opium du peuple, ou alors c’est coupé avec du foin), ou alors je n’ai pas les mêmes idoles. Je reconnais une certaine audace dans, non pas l’écriture, mais dans la façon d’écrire. Quoique, à ce sujet, il y ait des précédents qui en valent largement la peine. Je pense tout simplement à « L’Homme Alphabet » de Richard Grossman (2011, Lot49, 492 p.) ou aux bouquins de Steve Tomasula, dont vient d’être traduit « Le Livre de Portraiture (2017, HYX, 340 p.)
J'y serons, bien entendu, enthousiaste comme souvent, lucide comme toujours, multiple comme nous le sommes tous, modeste comme ne le sont que quelques-uns (souvent les meilleurs, et j'y place l'auteur de cette admirable traduction)
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