Le temps du
presse-papier
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Ayant pour ainsi dire contribué à la gloire du verbe
« trôner », et semblant vouloir lutter à lui tout seul contre les
vents de l’adversité, il incarne pourtant, à son acier ou son verre défendant,
l’intolérable inertie que nous ont léguée nos aïeux, ces calmes bourreaux.
Profondément inutile en toute logique mais hautement symbolique pour ce qui est
de sa capacité à représenter le droit et sa pondérale puissance, le
presse-papier a l’air de défier l’enfant : auras-tu la force, l’audace,
l’idée de t’en emparer et de l’envoyer voler ? de l’envoyer fendre la
stratosphère du bureau patriarcal dans l’espoir qu’il finisse sa course au beau
milieu du lieu où ont germé les origines de son arrogance : sur le front,
vite fendu, de l’éternel ministre assigné à ta croissance ?
dans ses délires d'écrivains, Martin Luther voyait le diable et lui lançait à la tête, non point un presse-papier, mais son encrier. la tache est restée sur le mur.
RépondreSupprimeril aurait écrit dans ses toilettes, l'objet serait resté sur le trône.