Pour fêter ses cinquante ans, la collection GF a eu la bonne idée de demander à une cinquantaine d'écrivains quel rapport ils entretenaient avec les classiques. L'ouvrage n'est pas vendu, mais offert par votre libraire. Comme le dit Charlotte von Esse, initiatrice de ce projet et directrice littéraire de la collection:
"Ceux qui l'ont vue apparaître au début des années 1960 te le diront: elle a marqué l'avènement, dans le paysage éditorial, des 'classiques pour tous'."
Et de citer dans foulée Pierre Bergounioux:
"Il devenait soudain possible d'accroître ses connaissances sans compromettre son existence physique."
Forte de ses mille titres et quelques, la GF a donc laissé la parole à des écrivains divers et variés. Vous apprendrez ainsi que Jaenada adore Candide et, jeune, croyait que la littérature avait à voir avec l'altérophilie et que Kafka, à en croire Ismaël Jude, a toujours eu du mal à déplier un lit de camp. Que le premier grand choc littéraire de Maylis de Kerangal est Pot-bouille. Que Linda Lê vénère l'incipit des Chants de Maldoror. Qu'aucun personnage de fiction ne fascine Jean-Marc Parisis, alors que pour Sylvain Prudhomme, Albertine s'impose d'emblée. Que Bernard Quiriny est content de ne pas avoir à relire Ulysse de Joyce. Que pour Oliver Rohe, Les inachevés de Reinhard Jirgl est un classique (on applaudit à deux mains). Qu'Olivier Rolin n'est pas jaloux de Clint Eastwood et aimerait traduire un jour du latin. Il y a aussi, parmi les participants à ce volume, Volodine, François Beaune, Philippe Beck (qui signe un texte magnifique), Bertina (qui chante Shandy), bibi (qui vous parle des "samouraïs du possible"…), Thomas Clerc (qui a lu en même temps Fantômette et l'Odyssée), Pierre Demarty qui vous dira tout sur Totor, Jérôme Ferrari ("j'ai été un élève docile"), etc. Il y a même le brigadier Bégaudeau qui parle, je crois, de Nabilla. Bref, chacun y fera son marché et y trouvera de quoi étancher sa faim de loup à deux pattes.
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