vendredi 25 avril 2014

Le naufrage des incipits (10)


J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. Non, ce sera mon seul privilège, car je suis profondément convaincu d’avoir vécu cet âge mieux que quiconque, d’en avoir tiré les plus grandes joies, de m’y être complu au-delà du raisonnable. D’abord, il y avait eu cet héritage inopiné, puis la venue imprévue de Miss Tourmelon 2007 dans la région, et le coup de foudre qui s’ensuivit entre elle et moi. Enfin, j’avais trouvé un éditeur pour publier le journal intime de l’année de mes dix-neuf ans. Alors, si quelqu’un peut prétendre que l’âge d’or porte le numéro 20, c’est bien moi.

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