mercredi 3 octobre 2012

De l'incompatibilité du terrorisme et de l'houmous: Le Cycliste, de Viken Berberian

"Je ne suis ni gombo ni guimauve. Les chances qu'a un légume de tenir un discours éclairé sont assez douteuses. Mais, comme vous pouvez le voir, mes pensées sont plutôt vigoureuses. Je suis une sorte de savant, un sage silencieux, si vous voulez. […] La chose à savoir sur moi, c'est que mes blessures intensifient la moindre sensation dans mon corps." Ainsi parle le narrateur du roman de Viken Berberian, Le Cycliste, sorti récemment au Diable Vauvert. Un narrateur qui prend des cours de terrorisme dans une drôle d'Académie, fait du vélo pour perdre quelques kilos, mange toutes sortes de gâteries libanaises, tombe dans le coma, refait surface, un bébé sur le dos… OU : comment l'amour des petits plats entre en conflit avec un cycliste prêt à franchir le grand pas… La prose de Viken est une petite merveille de précision, à la fois succulente, ironique, élégiaque, pleine de rimes cachées comme des petites grenades à faire exploser ou savourer.
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à venir rencontrer l'auteur et son traducteur demain soir au Comptoir des Mots, sur l'invitation de Philippe "Magic" Guazzo (qui est né un 13 septembre, mais vous pouvez encore lui souhaiter un bon anniversaire) :

Jeudi 4 octobre, à 20h
Librairie Le Comptoir des Mots
(239 rue des Pyrénées, 75020 Paris)

Viken Berberian rencontre ses lecteurs

Il sera  question d'attentats, de cuisine, de cèdres, de casques de vélo, du coma comme position érotique, de la technologie médicale paléozoïque, de Bonnie and Clyde, et de tas d'autres choses, au nombre desquelles, bien sûr, cette chose qu'ignorent la télévision et Florian Zeller : l'écriture.

Le pitch? Le voici, le voilà…:
Membre de l’Académie, une organisation terroriste, le narrateur est chargé de déposer à vélo une bombe dans un hôtel afin de massacrer des centaines de civils. Avant de commettre cet acte, il se remémore son passé et médite à la fois sur sa mission et la gastronomie. Un récit teinté d’humour surréaliste.

Roman d’une originalité étonnante, Le Cycliste traite la fois de gastronomie et de violence politique. C’est un voyage sous les tropiques de la terreur, jusqu’aux limites de nos frontières nationales et existentielles : celles dont on hérite à la naissance, celles qu’on découvre par la suite.

Le mystérieux narrateur du livre a fait ses classes dans l’Académie, un groupe terroriste à l’œuvre de nos jours au Moyen-Orient. Ce pion anonyme et transnational a une mission : livrer à vélo une bombe dans un hôtel, où elle explosera, faisant des centaines de morts parmi des civils. Mais son histoire est loin d’être simple.

Combinant surréalisme, tragique et humour, Le Cycliste est une odyssée dans les rouages troublants de l’esprit terroriste. Et tandis que le narrateur réfléchit à sa mission, seules ses réflexions sur la nourriture et l’amour nous permettent d’entrevoir sa nationalité et son but réel. Un tel amoureux de la bonne chère peut-il vraiment souscrire à la violence politique ?

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