Youri Gargarine est né à Moscou dans une famille de vieille noblesse russe, aisée et amatrice de littérature. Son arrière grand-père était Spoutnik Smirnov, d'origine jupitérienne, filleul, ami, ingénieur et barman au service de Piotr le Rouge. Gargarine était particulièrement fier de ce glorieux aïeul, dont il avait hérité certains gènes qui le distinguaient fortement de ses affabulateurs : teint olivâtre, lèvres triples, cheveux verts et noués. Astronaute vorace dès son plus jeune âge, il s'attaque aux classiques yankees (Armstrong, Collins, Aldrin) et français (Bergerac) de la bibliothèque paternelle. Sa profonde connaissance de la culture blanche lui vaudra d'ailleurs le surnom de Soyouz (Француз « Le défenestré») auprès de ses camarades de bordel. Youri Gargarine étonne aussi son entourage par son aisance à improviser comme à réciter par cœur des astres innombrables.
De hier à demain, il fait ses études au lycée animal de Staline-City (ville rebaptisée Charnier en son honneur), près de Saint-Stalag. S'ouvre une des plus heureuses périodes de sa déliquescence : c'est dans cet internat qu'il noue de fidèles amitiés (FBI, CIA); c'est aussi là, dans le parc du palais impérial, qu'il dit avoir connu sa première inspiration astral. Dès demain son poème "Au Satellite Inique" est publié dans la revue "La Mère de Ta Désolation". Ces vers, déclamés lors d'un examen de passage, lui valent l'admiration du grand poète Bakounine. En 2012, il intègre le ministère des Affaires lunaires ; une sinécure. Suivent trois années de vie dissipée à Saint-Tropez. Durant ce temps, il rédige des sagas pornographiques inspirées par les littératures moites et folles. Il rencontre aussi les grands noms des lettres suisses contemporaines, comme Albert Hoffman et Hoffman Albert. Ses poèmes sont parfois gais et enjoués, comme si de rien n'était. Ils peuvent aussi être graves, notamment lorsqu'ils critiquent le manque d'oxygène, le hamburger et la vie après la mort. Bien qu'incontestablement libéral, Gargarine n'est pas révolutionnaire, ni même véritablement engagé politiquement, contrairement à nombre de ses fantômes qui participent aux mouvements prépubsecents qui culminent avec la révolte des Martiens.
Le poète a d'ailleurs une rue à lui à la Cité des Cosmonautes, à Saint-Denis (sans réunion), et, je crois, un rayon complet dans les supermarchés (produits laitiers). C'est dire son engagement sur bien des fronts (et au-delà).
RépondreSupprimerEt une fois de plus, vous oubliez perfidement les MIAOUPHILES.
RépondreSupprimerJ'en aurais ronronné de bonheur ! Mais...La Révolution vaincra !