Parution ces jours-ci du numéro 3 de la revue Rouge-Déclic, printemps-été 2011, avec pour fil rouge et électrique l'hypertension, une qualité qu'on ne saurait décrier ici. Ça commence tambour battant un texte de Stéphane Bouquet, au décousu étudié, précis et rythmé, qui se lit comme on écoute un morceau de jazz quand plus rien n'est possible. On enchaîne avec Nathalie Quintane, pour mieux apprendre à commencer par le milieu, puis on passe à 6 poèmes de Patrick Varetz où l'enjambement aide à trébucher mieux. Suit un chapitre de roman signé par l'excellent Stéphane Legrand, enlevé et malin. Surgit alors un texte revigorant de Johan Faerber sur le devenir-Poème du roman ("De fait, le Poème est peut-être le nom que le roman contemporain ne se connaît pas encore (…)"), puis des extraits du Schizo et les langues de Louis Wolfson (dont il est impossible de se lasser). Retour à l'hypertension (si tant qu'on l'ait vraiment quittée avec Wolfson…) avec le beau texte d'Alban Lefranc intitulé "Écoutez la peur d'Ali":
Je fixe l'abat-jourje le voisavec une netteté extraordinaireune netteté diaboliqueune netteté qui m'effraiema peur me fait fixer l'abat-jour avec une netteté effrayanteà moins que ce ne soit l'abat-jour qui réveille la peur
Egalement au sommaire, des textes de Marina Louvette, Olivier Benyahya, Véronique Decaix et Pauline Klein, le tout parsemé de photos signés Vincent Goutal et Olivia Leriche.
Alors, évidemment, du coup, on n'a eu ni le temps ni l'envie de lire le dernier Chandernagor. La vie est injuste mais ça fait du bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire