lundi 9 avril 2012

Face aux urnes


"Que peut-il ? Tout. Qu’a-t-il fait ? Rien. […] Il a ajouté plusieurs crimes nouveaux à son premier crime, et en cela il a été logique. Ces crimes exceptés, il n’a rien produit. Omnipotence complète, initiative nulle. Il a pris la France et n’en sait rien faire. En vérité, on est tenté de plaindre cet eunuque se débattant avec la toute-puissance. Certes, ce dictateur s’agite, rendons-lui cette justice ; il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il se remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide. […] Ce qu’il attaque, ce qu’il poursuit, ce qu’ils poursuivent tous avec lui, ce sur quoi ils s’acharnent, ce qu’ils veulent écraser, brûler, supprimer, détruire, anéantir, est-ce ce pauvre homme obscur qu’on appelle [enseignant] ? est-ce ce carré de papier qu’on appelle un journal ? est-ce ce fascicule de feuillets qu’on appelle un livre ? […] non, c’est toi, pensée […]."
 Victor Hugo, Napoléon le petit

3 commentaires:

  1. incroyable... hop, je pique

    RépondreSupprimer
  2. J'ai piqué aussi. Faites tournez sans modération non ?

    RépondreSupprimer
  3. On aurait dû lui proposer de signer notre article, l'autre fois. Pourquoi n'y a-t-on pas pensé ?

    RépondreSupprimer