Grâce à Robert Ménard, qui n'est pas fasciste sinon ça se saurait, une affiche au message on ne peut plus clair vient de fleurir dans les rues de Béziers, dont la facture, graphiquement pauvre, nous laisse à penser que, depuis la France de Vichy, les xénophobes publicistes sont à la ramasse. Mais le message est direct: "Ils arrivent". Ce "ils", qu'élucide assez vite le sous-titre "les migrants", est censé réveiller en l'habitant de Beziers la panique idoine en cas d'invasion extra-terrestre, apparemment. Pas lui annoncer qu'il aura l'occasion d'exercer cette fameuse hospitalité française. "Ils". Ça veut dire: l'autre. Pourquoi pas "demain les chiens", tant qu'on y est? Et ce "Ça y est" ! Le contraire haineux du fameux "A ça ira, ça ira"… On admirera au passage la nature en apparence purement informative, qui pourrait presque faire penser que le maire de Béziers annonce l'arrivée de joyeux forains auxquels il convient de réserver un bel accueil. L'humour de droite, quoi. Histoire que la chose reste légale. Vous remarquerez que sur l'affiche les "ils" sont de dos ou de profils, ils sont devant nous. On peut donc encore agir. On comprend le message: c'est à nous de leur tourner le dos. Ou de les pousser ailleurs.
Voici une des nombreuses réponses graphiques qu'on peut trouver actuellement sur les réseaux sociaux:
Reste à voir si la population de Beziers laissera longtemps l'affiche honteuse conçue par Ménard en l'état. C'est un bon test, il me semble. Si elle n'est pas conchiée ou fracassé intégralement et partout dans la semaine qui suit, alors les autres villes sauront qu'elles peuvent aller plus loin dans la surenchère xénophobe, et pas seulement d'un point de vue graphique.
Il est temps de chanter, je crois: "Si j'avais un marteau…"
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