© Olivier Dion |
C'est quand même étrange cette conception que se fait la presse de la rentrée littéraire. Partout on a droit à des petits topos sur la "rentrée littéraire", avec chiffres à l'appui, mais dès qu'on relit les énoncés on s'aperçoit qu'il ne s'agit aucunement de rentrée "littéraire", mais de rentrée "romanesque".
Ainsi, pour le mois de janvier prochain, on nous annonce 476 "nouveaux romans" – donc, déjà, pas de rééditions, et ensuite, surtout pas de textes échappant aux règles du romanesque, autrement dit, pas de poésie.
A croire que la poésie n'est pas assez (ou trop?) littéraire. Ou alors, autre explication, les textes de poésie sont comptabilisés dans ces 476 romans à paraître, parce que, hein, on va pas non plus embêter le lecteur avec des distinguos spécieux… On se prend soudain à rêver d'une rentrée off, d'une rentrée poétique, novel-free, sans personnages hauts en couleurs ni intrigues captivantes, sans rebondissements ni fuites éperdues, une rentrée dénothombisée à l'extrême… Mais bon, allez pitcher un texte poétique en trois lignes…
P.-S.: Je vous le dis tout net: mon prochain livre, Comment rester immobile quand on est en feu, est en fait un roman. Si si. C'est l'histoire d'un flic (le langage) qui enquête sur le meurtre d'une inconnue (la langue) perpétré par un tueur en série (le mot). Du coup, ça donne envie, non?
La poësie est inadmissible, comme disait l'autre...
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