Hadès
n’en réclame pas moins ces rites
"Il m’a fallu des années pour
accepter l’idée que ma mort serait filmée.
Je te vois quand tu fais semblant
de me voir.
Sa mère possède une vidéo de tous
ses ex, qu’elle visionne parfois quand son mari ne rentre pas.
J’ai presque été étonné en
découvrant que le magasin où travaille mon fils n’était pas en noir et blanc, tellement
j’ai passé de temps à vérifier qu’il ne piquait pas dans la caisse.
Tu veux voir le bêtisier de ta
naissance ?
Il a une nouvelle appli. Quand tu
l’appelles, au lieu de le voir lui, tu te vois toi. C’est hyper troublant, et à
la fois, quelque part, c’est rassurant.
Tu passes me surveiller à quelle
heure, au fait ? On avait dit onze heures, je crois.
Ne me pousse pas à bout, sinon je
te fais écouter l’enregistrement de ta dernière crise.
– Où était votre agenda le 20
novembre 2015 à 17h41 ?"
[Extrait d'un texte à paraître chez Publie.net, dans un ouvrage collectif dirigé par Céline Curiol et Philippe Aigrain. La question posée aux écrivains sollicités pour ce livre était: ""Si nos vies sont suivies en temps réel, serons-nous encore libres de les écrire ?"]
Nous sommes mercredi et jusqu'ici nous n'avons pas encore été contrôlé, qu'on se le dise, mais sans être écouté.
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