Je m'aperçois que je n'ai rien rien écrit mardi et mercredi. Je dois
préciser que j'étais dans le sud, donc hors connexion, si vous voyez ce
que je veux dire. Mais je n'ai pas chômé. J'ai perdu huit parties de
pétanque (mais avec une arrogance feutrée), marché douze kilomètres le
long de la mer (selon les chiffres de la police) et rendu un hommage
appuyé à la tropézienne de la pâtisserie de Caïs (au niveau calories
c'est Fukushima). J'ai lu trente-cinq pages du Théorème de Pasolini (je vous en parlerai si je reviens de cette lecture complexe). Lu aussi dans le train deux-trois pages de Histoire
de Claude Simon par dessus l'épaule mordorée de ma femme (je dis
"mordorée" pour rester décent). J'ai aussi vécu une expérience proche de
la mort: en effet, lors d'une partie de belote avec Yvan et Chantal
(les Nadal et Federer des cartes), je me suis retrouvé avec sept atouts.
J'ai senti frémir la gloire. Le vent du panache a soufflé à mes
oreilles. Que faire? J'ai annoncé "générale", un peu (trop) téméraire.
Deux minutes plus tard, je subissais le sort du Consul et du chien. On
est vraiment con quand on a cinquante-trois ans et qu'on n'a plus de
tilleuls sur la promenade. Quoi d'autre? j'ai acheté un vieux 45t de
Joan Baez dans une brocante. Elle chante "Pauvre Rutebœuf'. J'ai appris
plein de choses inutiles sur les champignons. On m'a invité à parler de
Claude Simon à Guéret. Dans moins de dix heures je signerai mon service
de presse. J'ai vu qu'il allait faire trente-deux degrés vendredi. Bref,
j'ai compris que si je tenais un journal intime il n'aurait aucun
intérêt. Je vous promets donc de me remettre à lire au lieu de bavasser.
Rien n'est inutile sur les champignons. Gloire à l'inocybe de Patouillard !
RépondreSupprimerGuéret dans la Creuse reste plus accessible que La Souterraine...
RépondreSupprimerOui, l'intime n'a vraiment aucun intérêt! (sauf pour les intimes, justement, lesquels n'ont guère besoin, eux, de parcourir ledit "journal" pour savoir ce qu'il y a à savoir dans la sphère personnelle - ou le deviner...)
RépondreSupprimerDans le mien "journal" ("d'un affranchi", qui plus est, ainsi baptisé pour parfaire la provocation), qui y chercherait la marque de mon dentifrice, le nombre de mes coïts hebdomadaires ou pourquoi j'aime les tongs (je vais quand même le dire: c'est léger et ça permet d'admirer ses doigts de pied, ce qui n'est pas rien) en serait largement pour ses frais. Si la chose devait un jour appartenir au VRAI domaine public (ce qui n'est pas le cas d'un modeste blog comme le mien, que fort peu de gens lisent, et ils ont bien raison!), ça deviendra des "Carnets", ce qui est plus proche de la réalité de ce qu'il y a dedans et t'a quand même une autre gueule, avouons-le...