La librairie La Cédille, sous l'impulsion de Damien Besançon, vous convie à une soirée découverte autour de l'écrivain autrichien WERNER KOFLER,
le jeudi 9 février prochain à 19h
en présence de ses éditeurs français CATHERINE ET DOMINIQUE FAGNOT (EDITIONS ABSALON), de son traducteur BERNARD BANOUN et des auteurs et traducteurs français Claro et Jakuta Alikavazovic.
Ça se passera très précisément ici :
Librairie La Cédille
33, rue des Volontaires
75015 Paris
Tel/Fax: 01 45 67 67 40
la-cedille@orange.fr
Cette soirée sera l'occasion, à travers lectures et discussions, de revenir sur les quatre livres de Kofler disponibles en français à ce jour, et de mettre en avant l'importance et l'originalité d'une œuvre encore méconnue au-delà des frontières autrichiennes.
Disparu le 8 décembre dernier à l'âge de 64 ans, Werner Kofler a commencé à publier en revue dès 1963. Auteur d'une quinzaine de récits, de pièces radiophoniques et d'une pièce de théâtre, il est l'une des voix majeures de la littérature autrichienne de ces cinquante dernières années. Si son goût de l'invective et de l'imprécation lui a valu d'être rapproché de Thomas Bernhard, sa remise en cause des procédés narratifs en fait un digne héritier de Samuel Beckett. Instrument d'investigation d'une mémoire à la fois collective et personnelle, son écriture fragmentaire, parfois proche du collage, est un miroir tendu à la société actuelle, à l'Autriche, microcosme concentrant les errements de la "modernité". Dans la lignée des polémistes viennois comme Karl Kraus, c'est tout autant à la critique du langage qu'à celle de la société que se livrent ses récits.
Les deux premiers volets de son "Triptyque alpestre", Derrière mon bureau et Hôtel Clair de Crime, son récit Automne, liberté. Et sa pièce de théâtre Caf'conc'Treblinka, traduits en français par Bernard Banoun, sont publiés aux éditions Absalon.
"La phrase de Kofler ne se dévide jamais dans la sérénité (...) Dans la cordée dérangeante des écrivains autrichiens, il affiche une subtile association d'alacrité et de virtuosité. Aucun ne met si ironiquement en scène l'outillage de la rhétorique et les finasseries de la narratologie."(J-C Lebrun, L'Humanité)
"Il s'agit bien ici, dans cette vaste entreprise, de se venger du réel sous toutes ses formes. Proche en cela de Thomas Bernhard ou d'Elfriede Jelinek, il semble que Kofler pousse la vengeance encore plus loin. Il ne s'agit pas d'attaquer ou de se moquer de l'adversaire – le monde existant –, mais de sans cesse le retourner, de le mettre sens dessus dessous, et ainsi de l'annihiler." (L. Margantin, La Quinzaine Littéraire)
"Kofler n'est pas seulement l'héritier, revendiqué, de Thomas Bernhard et l'ombre portée du Beckett de Molloy. C'est aussi une machine à dynamiter l'autobiographie, une usine à allusions, un adepte de la logomachie, qui semble reprendre le désarroi kafkaïen pour le plonger dans une nouvelle réalité, encore plus stratifiée, toujours plus traître." (Claro, Le trublion Kofler, Le Clavier Cannibale : http://towardgrace.blogspot.com/2011/03/le-trublion-kofler.html)