jeudi 24 janvier 2008

The Residents (ad libitum)


Le problème, quand vous décidez d'écouter l'intégrale de The Residents en commençant à quatre heures du matin avec sous vos pattes un clavier qui réclame du Pynchon, c'est que tous les problèmes disparaissent. The Residents ont l'avantage de derréaliser tout ce qu'ils touchent et même ce qu'ils ne touchent pas. Très vite, vous avez l'impression d'être entré dans un cabaret géré par des spinozoïdes imbibés de ce que vous avez bien du mal à trouver sur le marché. Même votre propre voix vous paraît anormale au bout d'un moment. Tout semble se fendre en deux comme un accordéon ayant trop copulé avec des magic mushrooms. C'est délicieux. Une vraie torture consentie. Soudain, c'est-à-dire au gré d'interminables dérives post-kantiennes, vous piges: c'est l'antidote ultime. La musique paniquée de l'intérieur. Le pli qui tue. Autant Sonic Youth me rastaquouère (id. est: me racle le cuir), autant The Residents me défibrille le cervelet jusqu'à décrochage du jugement, voire apnée critique. Ces anti-beatles indémixables m'apeurent. C'est mon La Borde sonique. J'y cotise abondamment. Plutôt couler qu'être cool.

3 commentaires:

  1. L'intégrale des Residents? T'en as pour combien de semaines?

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  2. ooooohhhhh tunes of two cities. j'ai fait partie d'un groupe dont la raison d'exister était intégralement motivée par ce disque. autrement, je me rappelle de ce docu sur el Pynch' et j'avais trouvé ça très fort, de tout illustrer avec third reich n'roll (je me dit souvent que c'est exactement le bruit de fond, avec bruits de balle et reverb', des scènes d'amour de GR). c'est lequel, ton pref?

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  3. étrange résonnance...suis en train de lire contre-jour (p 196) et tous mes vieux residents sont à quelques centimètres... third reich'n roll m'appelle... je n'avais pas forcément pensé à cette association mais elle me semble tout à coup évidente.

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