jeudi 31 janvier 2008

Mouton Mainard Matins



Les Petits Matins abritent une sourde, une interlope niche nommée "les grands soirs", collection dirigée par Jérôme Mauche dont on a dit ici le plus grand bien. Parmi ces titres magnanimement vespéraux, on a lu, à nos heures délictueuses, Delanda ouest de Joseph Mouton et La Blondeur de Cécile Mainardi. Mouton aime le risque: sous couvert de bio-dégradante égopopée, il nous narre ses jours et ses pages, en écrivain épris de "syntaxes rotatives", de "squelettes phrastiques", et autres camisoles jubilatoires. Bien qu'inféodé à d'impérieux algorithmes, Mouton sait laissr sa langue varier et avaler les situations. S'accrochant à ses projets, il noue des phrases qu'on admire et n'arrive pas à découenner. Mordant la table du réel tout en devenant la mite qui ronge ses pieds, interpellant ce qu'il refuse de devenir, Mouton passe et récidive, avec une insolence qu'on souhaiterait presque à ses propres chauchemars. La Blondeur est une exploration par strates successives et contradictoires d'une nuance galvaudée. Donc: l'exposition d'une couleur qui peut tour à tour investir le capillaire comme l'imaginaire. Libre comme l'air, mais comme ce dernier sujet à de drastiques indications ondulatoires, la prose de Mainardi passe et repasse par le même et sa différence, jusqu'à épuisement ou presque de ce qui n'est ni châtain ni bru n ni roux. Ces deux textes ont une particularité commune: leur lecture vous titille l'écriture. Comme si la suite était inscrite dans leur prédicat.

5 commentaires:

  1. huh huh encore le hasard sûrement, monsieur mauche m'a récemment invité à participer aux laboratoires d'aubervilliers et je ne savais pas qu'il écrivait. comme quoi, des fois, tard le soir...

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  2. FAISEUR DE NOEUDS

    Le contemporain fait toujours sourire
    Les non ignifugés du bulbe stellaire
    Inutile de chercher à découenner
    Ce qui n'est que couenne
    Les langues mécaniques ont oublié
    Tout l'immonde luisant
    Du cunnilingus barbaresque
    Tachant de strates de lumière
    Les pas moites de l'anthracite
    Pas de chaînes mégalorythmiques
    Pour les épopées sanguinaires
    De l'absolution cancérigène

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  3. A UN POIL DU CLIMAX

    La blondeur supersonique
    Manque d'une pointe ou d'un crampon
    Pour découvrir le giratoire
    Des liquides confits
    Qui dansent sur la paume atrophiée
    Des jongleurs d'univers
    Boréalité primale sexuée femelle
    Elle coule par les orifices
    Que la nature n'a pas givrés
    Au chalumeau carbonifère
    Qui verrouille les menstrues
    Sur la position maintenant

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  4. gmc, ta persévérance m'épate. Tu as un logiciel pour nous pondre tout ça?

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  5. sry, je ne surveille pas les réponses; pour répondre à ta question, non, ça vient tout seul, comme la respiration.

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