Les Petits Matins abritent une sourde, une interlope niche nommée "les grands soirs", collection dirigée par Jérôme Mauche dont on a dit ici le plus grand bien. Parmi ces titres magnanimement vespéraux, on a lu, à nos heures délictueuses, Delanda ouest de Joseph Mouton et La Blondeur de Cécile Mainardi. Mouton aime le risque: sous couvert de bio-dégradante égopopée, il nous narre ses jours et ses pages, en écrivain épris de "syntaxes rotatives", de "squelettes phrastiques", et autres camisoles jubilatoires. Bien qu'inféodé à d'impérieux algorithmes, Mouton sait laissr sa langue varier et avaler les situations. S'accrochant à ses projets, il noue des phrases qu'on admire et n'arrive pas à découenner. Mordant la table du réel tout en devenant la mite qui ronge ses pieds, interpellant ce qu'il refuse de devenir, Mouton passe et récidive, avec une insolence qu'on souhaiterait presque à ses propres chauchemars. La Blondeur est une exploration par strates successives et contradictoires d'une nuance galvaudée. Donc: l'exposition d'une couleur qui peut tour à tour investir le capillaire comme l'imaginaire. Libre comme l'air, mais comme ce dernier sujet à de drastiques indications ondulatoires, la prose de Mainardi passe et repasse par le même et sa différence, jusqu'à épuisement ou presque de ce qui n'est ni châtain ni bru n ni roux. Ces deux textes ont une particularité commune: leur lecture vous titille l'écriture. Comme si la suite était inscrite dans leur prédicat.
huh huh encore le hasard sûrement, monsieur mauche m'a récemment invité à participer aux laboratoires d'aubervilliers et je ne savais pas qu'il écrivait. comme quoi, des fois, tard le soir...
RépondreSupprimerFAISEUR DE NOEUDS
RépondreSupprimerLe contemporain fait toujours sourire
Les non ignifugés du bulbe stellaire
Inutile de chercher à découenner
Ce qui n'est que couenne
Les langues mécaniques ont oublié
Tout l'immonde luisant
Du cunnilingus barbaresque
Tachant de strates de lumière
Les pas moites de l'anthracite
Pas de chaînes mégalorythmiques
Pour les épopées sanguinaires
De l'absolution cancérigène
A UN POIL DU CLIMAX
RépondreSupprimerLa blondeur supersonique
Manque d'une pointe ou d'un crampon
Pour découvrir le giratoire
Des liquides confits
Qui dansent sur la paume atrophiée
Des jongleurs d'univers
Boréalité primale sexuée femelle
Elle coule par les orifices
Que la nature n'a pas givrés
Au chalumeau carbonifère
Qui verrouille les menstrues
Sur la position maintenant
gmc, ta persévérance m'épate. Tu as un logiciel pour nous pondre tout ça?
RépondreSupprimersry, je ne surveille pas les réponses; pour répondre à ta question, non, ça vient tout seul, comme la respiration.
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