"Regardez. La fumée s’évade de
la valve de vos lèvres et s’en va souiller de son gris bleuté cet air dont vous
aviez oublié la magie ; vos entrailles brassent un charbon au goût
amer mais que vos sens imaginent tonique ; vos yeux ne sont plus que des
obturateurs rayés par l’ennui. Il y a désormais, entre vous et la substance qui
vous ronge, une complicité fondée sur un souci commun : combien de temps
encore ? Quand la dose de votre être sera épuisée, où en refaire
provision ? Suis-je épuisable ? En quel jour de la semaine puis-je me réincarner si en
moi piétine l’affreux dimanche de l’inertie ? Vos doigts caressent l’arête
de la table, avancent entre les débris de la veille, trouvent le shilom :
ça va aller."
(extrait d'un livre à paraître…)
Je piaffe... comme un oiseau inquiet.
RépondreSupprimerDios ! Que c'est beau !
RépondreSupprimertout ça c'est très bien, mais je reviens à Miss McIntosh, my darling
RépondreSupprimer... où en est-on ?
L'écriture au sens vrai, au sens fort, "littéralement et dans tous les sens", comme dans cet admirable fragment, comme on l'a toujours aimé chez toi, et encore plus depuis "Comment rester immobile quand on est en feu"!
RépondreSupprimerAvec 24heures de retard : très heureux anniversaire Mister Claro <3
RépondreSupprimerAnd spare your spine !
"à la pointe de l'aiguille au coin de mes yeux" / "vos yeux ne sont que des obturateurs rayés par l'ennui".
RépondreSupprimer"En quel jour puis-je me réincarner si en moi piétine l'affreux dimanche de l'inertie ?" / "aujourd'hui, en ce vivace et absurde aujourd'hui".
Merci Claro, pour la générosité du partage des textes.
D.
Faut arrêter avec ces cœurs-smileys en forme de pine.
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