lundi 26 novembre 2007

Eric le Rouge


La lecture des livres d'Eric Chevillard pourrait être comparée à une forme d'addiction. Non seulement il titille la phrase et lui pince les oreilles, mais s'il peut sous couvert d'accolade la pousser dans le fossé eh bien il n'hésite pas. Il se choisit des amis, des ennemis, peu importe, singe ou pierre, critique littéraire ou ombre de fresque, et ce qu'il leur fait subir c'est ce qu'il convient de faire subir au langage. Rendre à la phrase (à son déroulé) nos derniers hommages, tout en sachant que ce ne sont pas les derniers. C'est souvent hénaurme, au sens flaubertien (et je crois que Chevillard dort sur un tapis de Bouvard et Pécuchet, plus que sur la dépouille mescalinée de Michaux). C'est toujours salutaire. J'ai toujours eu un faible pour les livres qui changeaient ma vie (les citerai-je?), mais j'ai de plus en plus un faible persillé de forces pour les livres qui changent ma façon de viser ma cible. Les livres de Chevillard sont des manuels précis, des précis manuels. J'en lis des bouts de temps en temps pour m'inoculer les bons virus. C'est un arbalétrier qui a peint la circonférence en rouge. Quand je veux entendre des échos de ce que je suis incapable d'écrire, je pose mes griffes sur ses tumulus. Le courant passe. Une fraternité invisible m'aide à pousser par le milieu.

Deux adresses:
http://l-autofictif.over-blog.com/
http://www.eric-chevillard.net/

2 commentaires:

  1. D'accord avec vous en tout point, tellement que j'ai ici voulu payer mon écot à la camaraderie filoute des rires précis de l'homme Chevillard :

    http://blog.myspace.com/index.cfm?fuseaction=blog.view&friendID=127920863&blogID=332140498

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  2. Et si je peux me permettre, conseils Antonioniens et de la seule mousquetaire de Darbraleph.org (lus & approuvés) :
    - Scalps
    - Commentaire autorisé sur l'état de squelette

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