jeudi 28 juin 2007
Ce que l'écriture demande
Pas grand-chose, ni le diable ni la l'assiette sur la table de la cuisine. Ni ces pas posés comme des pièces sur le chemin que tuent l'ombre et la lumière. Le moignon qu'est devenue la main. Le potage d'où suinte le sentiment. L'ongle rogné du "je" repoussé sous le canapé que vêle l'insomnie. Ecrire: partir du milieu, de l'herbe, de l'anéantissement coutumier de tout ce qui pourrait foutre, parler, articuler, désigner. Le corps est sommé de parler mais au lieu de ça il scripte. Se crispe. Bienheureux ceux qui racontent et déploient. Bienheureux ceuc qui étalent et décrivent. Ecrire est l'abat. Que d'histoires se tartinent. Alors que: ce dont il s'agit: de quoi il retourne: est: tout: autre chose: ——— un si long et violent démantèlement. Une curée dont on est l'oignon premier. Dépelliculé de soi. Qu'apprendre sinon la haine fragmentée de tout ce qui vous veut tel que— Ecrirre c'est s'apprendre l'insuicide. Parce que la langue – ce bout de peau parlant – a peur des dents, et que les dents craigent l'articulante machinerie des mâchoires. Ce n'est pas un jeu. Ceux qui y jouent on perdu, donc gagné. "Je" m'y noie tant que je peux, tant et si tant et autrement tant qu'à balbutier ma soupesée grammaire j'approche de rivages que je croyais faubourgs. Vous n'en reviendrez pas. Un corps sans organe. Un feu d'artifice peuplé d'immondes solutions. Le cul tendu vers l'azimuth. Et, surtout, pas la moindre rognure de compromission Sachez que je casse. Veuillez que j'hache. C'est ainsi: la vitre de l'œil est fendue, et tout le soleil qui s'y vautre pue ce qu'il touche. La paume de mon ennemi se tend: qu'y puis-je? Sa main a déjà fondu dans la bouse omnisciente de ses convictions. Mon lendemain saigne de soi et y retourne. Longue vie à ma fille, aster unique de l'indignée convalescence. Et, bagages, pliez.
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Écrire n'est pas un jeu. Le clavier cannibale bouffe la vie, ronge le temps, pour recracher mille et une rognures qui finiront sous le suppr d'un clic droit. On s'oublie dans l'écrit -- les cris -- on s'encamisole de gré mais de force. On s'isole au centre des mots tandis que dans les marges...life goes on.
RépondreSupprimerÉcrire est un jeu.
Dangereux.
Vous aurez été prévenu.