Les choses sérieuses ont commencé, du moins c'est ce qu'elles prétendent. Une lecture publique, en anglais, avec un micro qui hélas fonctionnait et des projecteurs qui empêchaient de voir l'expression sûrement expressive des trente personnes venues entendre quelques auteurs lire des extraits parlants. J'avais choisi, après moult délibérations, un morceau de Chair électrique, situé vers la fin: Howard se rend au chevet de sa mère mourante et joue avec la télécommande du lit médical. Un peu d'agonie, un peu d'humour: le mélange idéal pour un dimanche matin à Toronto. S'en suivit une séance de signature qui me rappela fortement ces moments où vous vous installez à une terrasse de café et comprenez immédiatement que le serveur ne viendra jamais. Heureusement, David, le "chargé de livres" qui m'a invité, était là, et nous avons pu, moyennant un burger carbonisé, parler de toutes ces choses qui, d'après nos mobiles critères, motivent la jubilation (en gros: de livres, d'écriture, et même des perspectives humaines). Le soir, Random House organisait une sauterie dans un musée dédié aux céramiques (et en particulier à la dînette des Romanov): un cauchemar sonore, puisque la party avait lieu dans une pièce qui, par ses qualités résonantes, rendait toute conversation impossible. On peut difficilement hurler à des inconnus qu'on est l nk jfmmj j
Nous voilà lundi. D'autres charybdes nous attendent. Entre autre: un entretien avec le magazine Quill (du coup, on pense à Sade), et parler traduction à des élèves français de troisième et de seconde: il est normal qu'eux aussi aient droit à une punition. La blueberry buttermilk tart qui m'attend devrait laver tout ce sang intellectuel impossible à verser sans sourire.
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